Bilan de compétences : quelles obligations pour l’employeur ?

Bilan de compétences : quelles obligations pour l’employeur ?

Le bilan de compétences est un outil reconnu pour accompagner le salarié dans son parcours professionnel, identifier ses forces et envisager une évolution ou une reconversion. Mais quel est le rôle exact de l’employeur ? Quelles obligations légales doit-il respecter et comment peut-il soutenir efficacement son personnel dans cette démarche ?

Informer et faciliter l’accès au bilan

L’employeur a une responsabilité d’information envers ses salariés. Même si le bilan de compétences reste une démarche volontaire et personnelle, certaines obligations s’imposent :

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  • Informer les salariés de leurs droits : tout salarié dispose du droit de réaliser un bilan via son Compte Personnel de Formation (CPF) ou dans le cadre d’un congé spécifique. L’entreprise doit rendre cette information accessible, par exemple lors de l’entretien annuel ou via la communication interne.
  • Ne pas entraver l’accès au bilan : l’employeur ne peut pas refuser la réalisation d’un bilan ou exercer des pressions pour dissuader le salarié de s’y engager. Toute forme d’obstruction pourrait être considérée comme un manquement aux obligations légales.

Cette transparence permet au salarié de planifier sereinement sa démarche, en sachant quels dispositifs de financement et de temps sont disponibles.

Accorder un congé spécifique : la durée légale

Si le salarié choisit de réaliser son bilan pendant le temps de travail, l’employeur doit respecter la législation en vigueur :

  • Durée du congé : le bilan peut être suivi sur un congé spécifique prévu par le Code du travail, généralement de 24 heures réparties sur plusieurs journées ou demi-journées.
  • Maintien de la rémunération : pendant ce congé, le salarié conserve sa rémunération normale.
  • Planification du calendrier : l’entreprise peut demander que les dates soient planifiées à l’avance afin d’organiser la continuité du travail, mais sans imposer de restrictions déraisonnables.

Le respect de ces conditions assure un équilibre entre les besoins de l’entreprise et le droit du salarié à se former et évoluer professionnellement.

Soutenir la démarche sans interférer

L’employeur peut apporter son soutien sans pour autant s’immiscer dans le contenu du bilan :

  • Valider les démarches administratives : fournir les documents nécessaires pour accéder au financement CPF ou faciliter les échanges avec l’organisme formateur.
  • Encourager la montée en compétences : même si le salarié est en reconversion ou souhaite évoluer dans un autre poste, l’entreprise peut valoriser cette démarche comme un atout pour le futur parcours professionnel.
  • Respecter la confidentialité : les résultats et conclusions du bilan appartiennent au salarié. L’employeur ne doit pas en demander communication directe, sauf accord explicite.

Cette posture permet de favoriser un climat de confiance et de montrer que l’entreprise soutient la progression de ses collaborateurs.

Obligations financières et administratives de l’employeur

Selon la situation, certaines obligations peuvent s’appliquer :

  • Financement partiel ou total : si le bilan est réalisé sur le temps de travail et que l’employeur s’engage à le financer, le montant peut être pris en charge par l’entreprise, en plus des droits CPF du salarié.
  • Formalités légales : l’employeur doit conserver une trace du congé bilan, des dates et de l’éventuel financement, afin de respecter la conformité avec le Code du travail et les organismes sociaux.
  • Aucune influence sur le contenu : même lorsqu’il finance le bilan, l’employeur ne peut pas orienter le contenu ni imposer de conclusions. Cela garantit l’indépendance et l’objectivité de la démarche.

Ces précautions permettent de protéger les droits du salarié tout en assurant une gestion administrative correcte pour l’entreprise.

Encourager sans contraindre : les bonnes pratiques

Au-delà des obligations légales, plusieurs actions peuvent rendre le bilan plus efficace pour le salarié et bénéfique pour l’entreprise :

  • Mettre en place une communication proactive : rappeler régulièrement l’existence du bilan de compétences et des dispositifs de financement disponibles.
  • Proposer des horaires flexibles : lorsque le salarié suit le bilan sur le temps de travail, adapter les missions pour éviter la surcharge.
  • Valoriser les compétences identifiées : même si le salarié choisit une reconversion externe, l’entreprise peut encourager le développement des compétences acquises pour les intégrer dans d’autres missions internes.

Ces pratiques transforment le bilan en outil gagnant-gagnant, bénéfique à la fois pour le salarié et pour l’entreprise.

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Ce qu’un employeur ne doit pas faire

Certaines situations peuvent poser problème si l’employeur ne respecte pas la réglementation ou ne fait pas preuve de prudence :

  • Bloquer l’accès au bilan : refuser un congé ou imposer des contraintes excessives peut être considéré comme un manquement légal.
  • Demander le contenu des résultats : la confidentialité est une obligation ; toute demande de communication sans accord est interdite.
  • Ignorer le financement CPF : ne pas informer le salarié de ses droits peut limiter l’accès à des opportunités légales de formation.

Respecter ces règles permet d’éviter les conflits et de soutenir le salarié dans sa démarche professionnelle.


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