Comment calculer le coût réel d’un recrutement raté ?

Comment calculer le coût réel d’un recrutement raté ?

Chaque recrutement comporte un risque, mais un recrutement raté peut générer des coûts bien plus élevés que prévu. Les entreprises constatent souvent qu’au-delà du salaire et des charges, un échec peut affecter le moral des équipes, la productivité et même l’image de l’entreprise. Comprendre l’ampleur de ce coût est donc indispensable pour prendre des décisions stratégiques sur le processus de recrutement et la gestion des talents.

Le salaire et les charges ne représentent qu’une partie du coût

Lorsqu’un recrutement échoue, la dépense directe la plus évidente est le salaire versé au collaborateur, souvent cumulé aux charges sociales et avantages. Mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité complète.

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Exemple chiffré

  • Salaire annuel brut : 50 000 €
  • Charges patronales : 15 000 €
  • Frais de formation initiale : 5 000 €

Total direct dépensé : 70 000 €
Si le collaborateur quitte l’entreprise après 6 mois, la dépense devient proportionnellement plus lourde, car l’investissement n’a pas produit le retour attendu.

Le coût indirect : productivité et impact sur les équipes

Un recrutement raté entraîne souvent un ralentissement des projets. Le collaborateur peut ne pas atteindre les objectifs attendus, nécessitant une intervention de collègues pour compenser.

Points à considérer :

  • Temps des managers consacré à la supervision et au remplacement : en moyenne, un manager passe 15 à 25 % de son temps à gérer un profil mal adapté.
  • Baisse de productivité de l’équipe : les projets peuvent subir un retard de 10 à 20 % si un poste clé est mal occupé.
  • Formation supplémentaire ou tutorat non prévu : 2 à 3 semaines de temps de travail supplémentaires pour d’autres collaborateurs.

Selon une étude menée par Work Institute, le turnover coûte en moyenne 33 % du salaire annuel du poste, en intégrant ces effets indirects.

Les coûts liés au recrutement de remplacement

Lorsque le recrutement initial échoue, il faut relancer le processus. Les dépenses comprennent :

  • Diffusion des offres : sites spécialisés, annonces premium
  • Honoraires d’agence : si un cabinet a été utilisé
  • Temps des recruteurs internes : tri des CV, entretiens, vérifications
  • Onboarding : répétition des formations et intégrations

Le cumul peut représenter jusqu’à 50 % du salaire annuel du poste, selon le niveau de séniorité.

Les conséquences sur l’image et la marque employeur

Un recrutement raté ne se limite pas à des chiffres comptables. La réputation de l’entreprise peut être affectée :

  • Colloques internes et clients peuvent remarquer un turnover élevé
  • Des candidats passifs peuvent être découragés par des retours négatifs
  • Les équipes existantes peuvent ressentir une démotivation ou une surcharge

Ces effets sont plus difficiles à mesurer, mais influencent directement la capacité de l’entreprise à attirer et retenir des talents.

Formule pratique pour estimer le coût réel

Il est possible d’estimer rapidement le coût total d’un recrutement raté en combinant les différentes dimensions.

Coût total ≈ Salaire partiel + Charges + Formation initiale + Productivité perdue + Coût du remplacement + Impact sur l’équipe

Exemple simplifié :

  • Salaire partiel : 25 000 €
  • Charges : 7 500 €
  • Formation initiale : 5 000 €
  • Productivité perdue (temps des collègues et du manager) : 10 000 €
  • Coût du remplacement (annonces + recrutement) : 12 000 €

Coût total estimé : 59 500 €
Dans cet exemple, le coût dépasse largement le salaire brut du poste, ce qui montre qu’un échec peut représenter un vrai gouffre pour l’entreprise.

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Réduire le risque de recrutement raté

Connaître le coût permet également de mettre en place des actions préventives :

  • Analyse précise du poste et du profil attendu
  • Tests de compétences et mises en situation réalistes
  • Entretiens multipoints : impliquer plusieurs interlocuteurs pour évaluer l’adéquation
  • Suivi structuré des premières semaines : détection rapide des écarts entre attentes et réalité

Ces mesures n’éliminent pas tous les risques, mais elles réduisent significativement le coût d’un échec.


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