Donner un feedback difficile est l’une des compétences managériales les plus délicates. Mal formulé, il crée de la défense, de la frustration, parfois même un désengagement durable. Bien formulé, au contraire, il renforce la relation, améliore la performance et installe un climat professionnel basé sur la transparence.
Le problème ? Beaucoup de managers pensent qu’il suffit de « dire les choses ». Or, ce n’est pas ce qu’on dit qui bloque, mais la manière de le dire, le contexte, le timing et l’état émotionnel des deux personnes.
Lorsqu’on reçoit un feedback négatif, le cerveau réagit instinctivement comme face à un danger.
Résultat :
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleCe n’est pas l’information qui est douloureuse, c’est l’émotion qu’elle déclenche.
Votre travail n’est donc pas uniquement de transmettre un message.
Votre travail est de rendre ce message recevable.
Un feedback difficile se prépare.
Si vous improvisez, vous risquez :
Avant de prendre rendez-vous, notez :
Si votre intention n’est pas claire → le feedback sera bancal.
Un feedback difficile ne se donne jamais :
Il se donne :
Astuce simple : Disposez-vous en diagonale, pas en frontal.
Cela réduit instinctivement la perception de confrontation.
Il ne s’agit ni d’être dur, ni d’être mou.
Il faut être clair, factuel et orienté solution.
Parlez uniquement de faits :
« Sur les deux derniers briefs client, les livrables ont été envoyés avec 24 heures de retard. »
Aucune accusation.
Juste l’observable.
Montrez la conséquence professionnelle, pas la déception personnelle :
« Cela a mis en difficulté l’équipe commerciale qui n’a pas pu présenter le projet à temps. »
Vous ne êtes pas en train de juger la personne, mais d’expliquer l’enjeu.
Proposer une solution claire :
« On va revoir ensemble ton organisation pour sécuriser les prochaines échéances. »
Message implicite : Je suis avec toi, pas contre toi.
Le pire réflexe consiste à commencer par du positif artificiel :
« Tu fais globalement du bon travail, mais… »
Dès que le mais arrive, tout le positif est effacé.
Ce qu’il faut viser, ce n’est pas « rendre ça agréable », mais rendre ça utile.
Pour qu’un feedback soit accepté, il doit être co-construit, pas imposé.
Posez toujours cette question :
« Selon toi, qu’est-ce qui explique la situation ? »
Puis :
« Qu’est-ce que tu proposes pour que ça ne se reproduise plus ? »
Si la solution vient du collaborateur → il s’y engage réellement.
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| Erreur | Conséquence |
| Parler de la personne au lieu du comportement | Atteinte personnelle, fermeture immédiate |
| Généraliser (“Tu fais toujours ça”) | Sentiment d’injustice |
| Faire un feedback devant d’autres | Humiliation |
| Attendre trop longtemps | Accumulation → explosion |
| Donner des conseils sans écouter | Résistance et frustration |