Comment sécuriser les données RH sensibles et rester conforme au RGPD ?

Comment sécuriser les données RH sensibles et rester conforme au RGPD ?

Les données RH contiennent certaines des informations les plus sensibles d’une entreprise : informations personnelles des employés, coordonnées bancaires, contrats, évaluations de performance, dossiers médicaux et historiques disciplinaires. Une fuite ou un usage inapproprié peut entraîner des conséquences financières et juridiques lourdes, ainsi qu’un impact négatif sur la confiance des salariés.
Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) impose aux entreprises de protéger ces données et de garantir leur traitement légal. Mais comment sécuriser efficacement ces informations tout en restant conforme à la réglementation ?

Identifier et classer les données sensibles

La première étape consiste à répertorier toutes les informations collectées et à les classer selon leur niveau de sensibilité.

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  • Données personnelles basiques : nom, adresse, email.
  • Données financières : coordonnées bancaires, salaire.
  • Données sensibles : origine ethnique, santé, situation familiale, avis disciplinaire.

Une étude Ponemon de 2024 révèle que 60 % des violations de données en entreprise concernent des informations RH, souvent parce qu’elles n’étaient pas correctement identifiées ou protégées.
Cette classification permet de définir des priorités de sécurisation et de mettre en place des mesures adaptées à chaque type d’information.

Restreindre l’accès selon les besoins réels

Le principe de “need-to-know” est fondamental. Seuls les collaborateurs ayant un besoin opérationnel doivent accéder aux données sensibles.

  • Les informations salariales peuvent être accessibles uniquement par le service paie.
  • Les dossiers médicaux doivent être réservés au responsable de la santé au travail ou au médecin du travail.

Cette approche limite les risques d’erreur ou d’usage malveillant et renforce la responsabilité individuelle. Les systèmes informatiques doivent intégrer des droits d’accès différenciés pour chaque rôle dans l’entreprise.

Sécuriser le stockage et les transferts

Les données RH doivent être protégées aussi bien au repos qu’en transit :

  • Chiffrement des fichiers et bases de données pour empêcher l’accès non autorisé.
  • Authentification forte pour les systèmes de gestion RH.
  • VPN et protocoles sécurisés pour les échanges à distance.

Le respect de ces mesures réduit considérablement le risque de fuite accidentelle ou de piratage. Selon une enquête IBM Security, le chiffrement réduit de 70 % le coût moyen d’une violation de données.

Mettre en place des politiques internes et sensibiliser les équipes

La sécurité des données ne se limite pas à la technologie : les collaborateurs doivent être formés aux bonnes pratiques.

  • Sensibilisation aux risques liés aux emails et aux liens suspects.
  • Formation sur le partage sécurisé des documents.
  • Mise en place de procédures claires pour signaler toute suspicion de fuite.

Une politique interne documentée permet de standardiser les pratiques et de garantir la conformité au RGPD. Elle doit être régulièrement mise à jour pour suivre l’évolution de la législation et des technologies.

Assurer la conformité au RGPD

Le RGPD impose plusieurs obligations spécifiques aux entreprises traitant des données RH :

  • Finalité précise et légitime : les données doivent être collectées pour un objectif défini.
  • Minimisation : ne collecter que les données strictement nécessaires.
  • Durée limitée : conserver les informations uniquement pendant le temps nécessaire.
  • Transparence : informer les employés sur l’usage de leurs données et leurs droits.

Respecter ces principes permet de réduire le risque de sanctions. La CNIL peut infliger des amendes allant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial en cas de violation majeure.

Auditer et surveiller en continu

La sécurisation des données RH n’est pas une opération ponctuelle. Il est essentiel de :

  • Réaliser des audits réguliers des systèmes et des procédures.
  • Vérifier les journaux d’accès pour détecter des comportements anormaux.
  • Tester les sauvegardes et la résilience des systèmes pour garantir la continuité de service.

Ces actions permettent de réagir rapidement en cas d’incident et d’améliorer constamment la protection des données.

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Externaliser la sécurité avec prudence

Certaines PME choisissent d’externaliser la gestion RH à des prestataires spécialisés. Dans ce cas, il est capital de :

  • Vérifier les certifications et normes de sécurité du prestataire.
  • Définir clairement les responsabilités contractuelles pour la protection des données.
  • Assurer un suivi régulier et des audits périodiques pour vérifier la conformité.

L’externalisation peut offrir des outils et des compétences avancées, mais le respect du RGPD reste une responsabilité partagée entre l’entreprise et son prestataire.


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