Depuis la loi du 5 mars 2014, l’entretien professionnel est devenu une obligation pour les entreprises françaises. Tous les deux ans, chaque salarié doit bénéficier de ce rendez-vous afin de discuter de son parcours, de ses perspectives et de ses besoins en compétences. Contrairement à l’entretien annuel d’évaluation, qui se concentre sur les performances passées, l’entretien professionnel vise à construire l’avenir : mobilité, formation, évolution interne.
Pour que cette rencontre soit vraiment utile et ne se transforme pas en simple formalité administrative, il est nécessaire de préparer une trame claire et structurée. Une préparation en amont permet non seulement d’instaurer un dialogue constructif, mais aussi de mettre en lumière les opportunités de développement pour l’entreprise comme pour le collaborateur.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleAvant de bâtir une trame, il est important de rappeler les finalités de cet entretien. Il ne s’agit pas d’évaluer les résultats du salarié, mais de :
Selon le ministère du Travail, en 2024, près de 64 % des salariés estiment que leur entreprise n’investit pas suffisamment dans leur développement professionnel. Une trame bien pensée permet de corriger ce ressenti et de renforcer la fidélisation des talents.
Un entretien réussi commence par une ouverture qui instaure la confiance. Le manager ou RH doit rappeler le cadre : ce rendez-vous n’est pas une évaluation mais un échange constructif.
👉 Exemple d’approche : “Nous allons discuter de vos perspectives pour les deux prochaines années, voir quels projets ou formations pourraient vous aider à évoluer.”
Cette entrée en matière réduit le stress et favorise une discussion sincère.
Une trame efficace commence par un retour sur les expériences récentes du collaborateur.
Questions possibles :
Cette partie permet de valoriser le parcours, mais aussi d’identifier les blocages. Un salarié qui exprime un manque de moyens ou une frustration donne des signaux précieux pour l’amélioration de l’organisation.
L’entretien doit ensuite dresser une cartographie des compétences. L’objectif est de vérifier l’adéquation entre ce que le salarié sait faire et ce dont l’entreprise a besoin.
Par exemple :
Selon France Compétences, plus de 80 % des métiers en 2030 nécessiteront une montée en compétences numériques, preuve que cette partie est stratégique dans la préparation de la trame.
Un entretien professionnel doit aussi être un espace pour parler des ambitions du salarié.
Questions à poser :
Ces réponses aident à anticiper les plans de carrière et à éviter les départs imprévus. Une étude LinkedIn de 2024 indique que 93 % des employés resteraient plus longtemps dans une entreprise qui investit dans leur évolution.
Une fois les compétences et les ambitions identifiées, la trame doit orienter la discussion vers les formations nécessaires. Cela peut concerner :
L’entretien professionnel est aussi l’occasion de rappeler les dispositifs existants comme le Compte Personnel de Formation (CPF). De nombreux salariés ignorent qu’ils disposent de droits mobilisables pour financer une montée en compétences.
Une trame bien conçue se conclut par la définition d’objectifs précis et datés.
Exemple :
Un suivi doit ensuite être organisé : l’entretien n’est pas une fin en soi, mais un point de départ.
À l’issue de l’entretien, il est obligatoire de remettre une synthèse écrite signée par les deux parties. Ce document doit retracer les échanges, les besoins exprimés et les engagements pris.
En cas de contrôle, l’absence de preuve écrite peut entraîner des sanctions pour l’employeur, notamment l’abondement correctif du CPF à hauteur de 3 000 € par salarié concerné.
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Voici une proposition de trame simplifiée que chaque entreprise peut adapter :