Le terme job hugging désigne le fait de rester trop longtemps au même poste, souvent au sein de la même entreprise, au point que cette stabilité commence à limiter les perspectives de carrière. En apparence, rester fidèle à un rôle unique peut sembler rassurant : maîtrise des tâches, sécurité financière et reconnaissance interne. Pourtant, en 2025, la tendance des professionnels à s’accrocher à leur poste est perçue par de nombreux recruteurs comme un frein à l’évolution.
Rester longtemps au même poste ne signifie pas automatiquement subir le job hugging. Le problème se manifeste surtout lorsque la routine devient pesante et que le développement professionnel stagne. Les indices sont nombreux : les missions répétitives n’apportent plus de challenge, les augmentations salariales restent limitées malgré l’expérience accumulée, et votre profil devient peu attractif sur le marché du travail.
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Lire l'articleÀ long terme, ce phénomène peut entraîner un désengagement progressif, car l’absence de défis pousse à une perte de motivation. Même si la sécurité d’un emploi stable est appréciable, elle ne compense pas toujours la diminution de la valeur professionnelle perçue par les employeurs.
Les effets du job hugging vont bien au-delà de la stagnation salariale. Le principal danger réside dans la perte de mobilité. Dans de nombreuses entreprises, les postes de direction ou les promotions horizontales sont limités. Rester trop longtemps à un même niveau peut créer une barrière à l’avancement, même si vos compétences sont solides.
Par ailleurs, vos compétences peuvent devenir trop spécialisées ou trop liées à un contexte particulier. Les recruteurs extérieurs risquent de juger votre profil comme trop étroit, et votre attractivité sur le marché se réduit. L’INSEE note que près de 40 % des cadres restant plus de huit ans sur un même poste constatent une stagnation salariale, alors que ceux qui changent de poste tous les 4 à 5 ans bénéficient d’une progression moyenne annuelle de 5 à 7 %. Ces chiffres illustrent à quel point le choix de rester longtemps au même poste peut ralentir la carrière.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi certains professionnels restent longtemps sur un même poste. La sécurité financière et la stabilité dans un contexte économique incertain constituent un facteur déterminant. La routine, la familiarité avec les collègues et les responsabilités, ainsi que la peur de l’inconnu, renforcent également cette tendance.
Cependant, rester sur un poste par confort ou par crainte du changement peut se révéler contre-productif. À moyen terme, l’absence de mobilité professionnelle limite non seulement les opportunités, mais peut également affecter la motivation et le sentiment de progression personnelle.
Il est possible de déterminer si votre fidélité à un poste est bénéfique ou risquée. Pour cela, il faut se poser plusieurs questions : vos missions vous permettent-elles d’acquérir de nouvelles compétences ? Vos perspectives de promotion sont-elles réelles et claires ? Votre expérience est-elle valorisée à sa juste valeur sur le marché externe ?
Si la réponse à ces questions est majoritairement négative, rester dans le même poste devient un frein. Dans ce cas, envisager un changement de rôle ou d’entreprise peut offrir un nouvel élan à votre carrière. L’objectif n’est pas de changer pour changer, mais de créer des opportunités de progression, de montée en compétences et de reconnaissance professionnelle.
Changer de rôle peut sembler risqué, mais il peut aussi être une stratégie efficace pour booster sa carrière. L’important est de cibler des postes qui apportent une valeur ajoutée, en termes de compétences et de responsabilités, tout en conservant une cohérence dans le parcours.
Le rythme idéal pour une mobilité professionnelle se situe généralement entre trois et cinq ans par poste. Cette durée permet d’acquérir une expérience solide tout en restant dynamique et attractif pour les recruteurs. Bien présentée, une mobilité réfléchie ne signe pas l’instabilité, mais démontre une capacité à évoluer et à relever de nouveaux défis.
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Les employeurs ont un rôle important pour éviter le job hugging. Les entreprises qui offrent des parcours internes dynamiques, des formations continues et des opportunités de rotation de postes permettent à leurs collaborateurs de se projeter et de rester motivés.
Le mentorat et le coaching favorisent également la mobilité interne et montrent que la progression n’est pas limitée à un seul poste. Dans ces environnements, la fidélité des employés devient un atout, car elle est associée à l’apprentissage continu et à la montée en compétences.