Peut‑on négocier son salaire après avoir signé son contrat ?
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La signature d’un contrat de travail n’interdit pas toute discussion sur la rémunération. Il existe en réalité plusieurs situations où renégocier son salaire après avoir signé est possible, voire parfois légitime. Mais cela nécessite de bien connaître vos droits, d’évaluer le bon moment et de présenter des arguments solides.
Est-il légalement possible de demander une revalorisation après la signature ?
D’un point de vue juridique, le contrat de travail peut toujours être modifié avec l’accord des deux parties, y compris en ce qui concerne la rémunération. Rien n’interdit donc à un salarié de faire une demande d’ajustement, même après avoir accepté une proposition par écrit.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Cependant, l’employeur n’a aucune obligation d’accepter cette demande, sauf si elle repose sur un engagement non tenu, une erreur manifeste ou une évolution du poste constatée après l’embauche.
Cas fréquents justifiant une demande d’ajustement
Certaines situations concrètes peuvent légitimer une renégociation salariale, même peu de temps après la signature du contrat :
Découverte d’un écart important avec le marché : si vous réalisez que votre rémunération est nettement inférieure à celle pratiquée pour un poste équivalent dans la même entreprise ou dans le secteur, il peut être pertinent d’ouvrir la discussion.
Tâches confiées différentes de celles prévues : si le poste exercé s’avère plus exigeant ou plus étendu que ce que prévoyait le contrat, cela peut justifier une revalorisation.
Promesse informelle non respectée : si une hausse vous a été promise oralement (par exemple après la période d’essai) mais n’est pas suivie d’effet, une relance peut être légitime.
Conditions personnelles revues depuis la signature : un déménagement contraint, des frais imprévus ou un changement de situation familiale peuvent aussi servir d’appui pour demander une meilleure rémunération.
Quand est-il le plus judicieux d’aborder le sujet ?
Le timing est déterminant pour réussir une renégociation de salaire après signature :
Avant la prise de poste : même après avoir signé, tant que vous n’avez pas commencé, vous gardez une marge de négociation. C’est notamment le cas si une autre entreprise vous fait une proposition plus intéressante à ce moment-là. Certaines sociétés acceptent d’ajuster leur offre pour ne pas perdre un candidat.
Pendant la période d’essai : ce laps de temps reste une phase d’observation des deux côtés. Si vos premières performances dépassent les attentes ou si des responsabilités supplémentaires vous sont confiées, vous pouvez argumenter en faveur d’une revalorisation.
À l’issue des premiers mois : dans certaines entreprises, une évaluation est prévue à 3 ou 6 mois. C’est souvent l’occasion idéale pour faire un bilan de votre intégration et évoquer la question de la rémunération si elle ne semble plus adaptée à votre contribution.
Comment aborder la discussion sans fragiliser sa position ?
Une négociation mal préparée ou lancée de manière abrupte peut être mal perçue. Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est recommandé de :
Préparer vos arguments avec des éléments concrets : salaires de marché, retours positifs, missions élargies, indicateurs de performance.
Choisir un moment calme pour aborder le sujet avec votre manager ou le service RH, en dehors d’un contexte tendu.
Adopter un ton constructif, axé sur la valeur que vous apportez, plutôt que sur des revendications.
Ne pas menacer de partir, sauf si vous êtes réellement prêt à mettre fin à votre collaboration. Une pression mal dosée peut nuire à la relation de confiance.
Il est possible que l’entreprise ne souhaite pas renégocier, que ce soit pour des raisons budgétaires, d’équité interne ou de principe. Dans ce cas :
Demandez un calendrier clair pour une réévaluation ultérieure, par exemple lors de l’entretien annuel ou au terme de la période d’essai.
Assurez-vous que d’autres éléments sont négociables : primes, télétravail, temps de travail, avantages en nature, budget de formation…
Gardez une trace écrite des échanges, surtout si des engagements ont été évoqués de manière informelle.
Dans tous les cas, il est important de peser les conséquences d’un refus : si le climat de travail est bon et que des perspectives sont ouvertes à moyen terme, mieux vaut parfois patienter plutôt que de forcer un départ prématuré.