La Déclaration Préalable à l’Embauche est un passage obligatoire pour toute entreprise qui recrute un salarié. Elle garantit que l’embauche est enregistrée auprès de l’URSSAF, que le contrat démarre dans des conditions conformes et que le salarié bénéficie de ses droits dès son premier jour. Pourtant, dans de nombreuses structures, la DPAE est parfois envoyée trop tard, par oubli, par surcharge administrative ou par méconnaissance de la procédure.
Ce retard n’est pas sans conséquences. L’administration considère la DPAE comme un signal d’entrée dans la relation de travail, et tout décalage peut entraîner des sanctions financières, des risques sociaux et parfois des complications plus larges en cas de contrôle. Mais que se passe-t-il réellement lorsqu’une DPAE arrive après l’heure limite ? Et jusqu’où peuvent aller les implications pour l’employeur ?
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleLorsque la DPAE n’est pas envoyée avant la prise de poste du salarié, l’URSSAF peut appliquer une amende forfaitaire.
Cette sanction concerne tous les employeurs, quelle que soit la taille de la structure.
Montants généralement constatés :
• une pénalité d’environ 450 euros par salarié non déclaré dans les délais
• majorations supplémentaires en cas de récidive
• éventuel recalcul des cotisations si un décalage est constaté
Même si certains retards accidentels ne déclenchent pas immédiatement une sanction, l’URSSAF peut activer ces pénalités dès qu’elle identifie un envoi jugé tardif ou injustifié.
Au-delà de l’amende, le risque le plus redouté reste la requalification en travail dissimulé.
Si l’URSSAF estime que l’employeur avait l’intention d’éviter la déclaration, ou que plusieurs retards successifs laissent supposer une habitude, les conséquences deviennent bien plus lourdes.
Ce que cela peut entraîner :
• majorations pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros
• remise en cause de certaines exonérations
• obligation de payer des cotisations supplémentaires
• possibilité d’un signalement à d’autres organismes
En moyenne, selon plusieurs rapports de l’Inspection du Travail, près de 30 pour cent des redressements liés au travail dissimulé proviennent d’anomalies de déclaration, dont les DPAE tardives.
Un seul retard peut ne pas suffire à entraîner une requalification, mais une répétition ou un contexte flou augmente fortement le risque.
Une DPAE envoyée trop tard peut aussi retarder ou compliquer l’accès aux droits sociaux du salarié, notamment concernant :
• l’affiliation à l’assurance maladie
• la génération de son numéro de salarié dans les systèmes
• la couverture liée au risque professionnel
• la vérification préalable des obligations médicales
Dans certaines entreprises, un retard bloque par exemple la programmation de la visite d’information et de prévention. Cela peut mettre l’employeur en difficulté si le salarié effectue une mission nécessitant une aptitude préalable.
Même si le salarié finit toujours par être régularisé, l’administration considère qu’un employeur doit permettre l’accès immédiat à tous les droits dès le premier jour. Un envoi tardif peut donc être perçu comme une négligence.
Une DPAE transmise hors délai peut attirer l’attention en cas de contrôle URSSAF ou Inspection du Travail.
Les retards répétés constituent un signal faible qui, croisé avec d’autres éléments, peut déclencher une vérification plus approfondie.
Les inspecteurs examinent notamment :
• les dates exactes d’entrée en fonction
• les pointages ou feuilles de présence
• les échanges internes
• la cohérence entre contrats, bulletins et déclarations
Si les dates ne concordent pas, l’administration peut considérer que l’entreprise a volontairement retardé la déclaration pour dissimuler une partie de l’activité d’un salarié.
Une enquête approfondie peut alors conduire à un redressement financier plus large, dépassant le simple cas de la DPAE concernée.
Les employeurs oublient souvent que la DPAE n’est pas seulement une démarche administrative. Elle déclenche une série d’actions internes automatisées, notamment :
• l’ouverture du dossier salarié
• l’intégration dans les registres obligatoires
• la mise en place de certaines obligations sécurité
• le pré-remplissage des transmissions pour la paie
Un retard peut entraîner un décalage dans l’établissement du premier bulletin, générer des corrections, voire provoquer des incohérences dans les déclarations sociales nominatives.
Si plusieurs recrutements se chevauchent, une DPAE tardive peut même fausser certains indicateurs internes et compliquer la gestion des heures, de la présence ou des périodes d’essai.
Même si une DPAE tardive ne débouche pas systématiquement sur une sanction, il est préférable de sécuriser la procédure.
Plusieurs gestes simples permettent d’éviter les retards, notamment :
• désigner une personne référente pour les formalités
• valider la date d’arrivée du salarié dès la signature du contrat
• utiliser un rappel automatique dans un outil RH
• transmettre la DPAE dès que possible avant l’embauche
Certaines entreprises choisissent également d’envoyer la déclaration dès qu’un accord oral ou écrit est confirmé, puis ajustent la date si nécessaire.
Il existe quelques cas où un envoi tardif peut être considéré comme moins problématique, notamment :
• un recrutement d’urgence non anticipé
• une erreur technique ou un bug informatique avéré
• un changement de dernière minute dans le planning du salarié
• une transmission effectuée dans un très court délai après la prise de poste
Dans ces cas, l’URSSAF peut décider de ne pas appliquer systématiquement les sanctions si l’entreprise peut prouver sa bonne foi.
Mais cela reste rare, et la charge de la preuve appartient toujours à l’employeur.
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En résumé, une DPAE transmise en retard peut entraîner :
• une pénalité financière immédiate
• un risque de requalification en travail dissimulé
• une complication pour l’accès aux droits du salarié
• une vigilance accrue lors d’un contrôle
• des incohérences administratives en interne
Pour éviter ces situations, l’employeur doit surtout anticiper et sécuriser la démarche dès la signature du contrat.