Le rôle de Business Unit Manager (BUM) implique de piloter une division, gérer des équipes et atteindre des objectifs financiers ambitieux. Avec de telles responsabilités, il est légitime de viser un salaire qui reflète réellement votre valeur. Mais réussir à négocier ne se limite pas à demander plus d’argent : il faut préparer des arguments solides, connaître le marché et savoir présenter sa valeur
Avant de négocier, il est indispensable de comprendre la valeur réelle de votre rôle de Business Unit Manager. Il ne s’agit pas seulement de votre ancienneté, mais de l’impact direct que vous avez sur les performances de l’entreprise. Plusieurs éléments permettent de quantifier cette valeur.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleLa taille de l’unité et le budget géré est le premier critère. Un BUM supervisant une petite équipe avec un chiffre d’affaires limité aura naturellement moins de levier de négociation qu’un manager pilotant une division stratégique avec plusieurs dizaines de collaborateurs et un budget conséquent. La responsabilité financière est un indicateur clé : plus le chiffre d’affaires ou le budget sous votre contrôle est élevé, plus votre rôle est critique pour l’entreprise, et donc plus vous pouvez justifier une rémunération importante.
Les résultats obtenus constituent le deuxième levier. Si vous avez contribué à augmenter le chiffre d’affaires, réduire les coûts ou améliorer la rentabilité de l’unité, ces résultats deviennent des arguments chiffrés incontournables pour la négociation. Par exemple, un BUM ayant généré une croissance de 20 % du chiffre d’affaires de son unité dispose d’un argument solide pour demander un salaire supérieur à la moyenne du marché. Ces données chiffrées montrent que votre travail a un impact mesurable et concret, ce qui rend votre demande difficile à refuser.
Enfin, la portée stratégique de votre rôle joue un rôle déterminant. Si vos décisions influencent directement la direction générale, la stratégie globale ou l’allocation des ressources dans l’entreprise, cela augmente votre valeur aux yeux de l’employeur. Chaque projet stratégique que vous pilotez, chaque initiative qui transforme les résultats de votre division, devient un atout dans votre argumentaire salarial.
Une bonne négociation repose également sur la connaissance du marché et des tendances salariales. En 2025, en France, les salaires des Business Unit Managers varient fortement selon l’expérience et le secteur d’activité. Les débutants peuvent espérer entre 45 000 et 60 000 euros par an, tandis que les profils expérimentés se situent plutôt entre 65 000 et 90 000 euros. Les seniors, surtout ceux occupant des postes stratégiques dans des multinationales, dépassent souvent les 100 000 euros, primes et avantages compris.
Connaître ces fourchettes permet de positionner votre demande de manière réaliste. Cela évite de sous-estimer vos prétentions et vous offre un point de référence pour défendre votre rémunération. De plus, citer ces chiffres lors de la négociation montre que votre demande est étayée par des données objectives, ce qui renforce votre crédibilité auprès de votre employeur.
L’expérience est un levier majeur pour négocier un salaire plus élevé. Un BUM avec cinq à dix ans d’expérience et un historique de succès peut demander jusqu’à 90 000 euros ou plus, tandis qu’un profil débutant restera dans la fourchette de 45 000 à 60 000 euros.
Mais l’expérience ne se limite pas aux années. Elle inclut la gestion de projets complexes, la taille des équipes supervisées, et l’influence stratégique sur l’entreprise. Chaque réalisation, chaque chiffre concret, devient un argument pour justifier votre rémunération. Par exemple, si vous avez dirigé une équipe de 50 personnes et que vos initiatives ont conduit à une augmentation de 15 % de la marge de votre unité, ces résultats sont directement convertibles en argument financier pour la négociation.
Le salaire de base n’est qu’une partie du package. Pour maximiser votre rémunération globale, il est essentiel de considérer les primes, la participation aux bénéfices, les stock-options et autres avantages. Dans certaines entreprises, ces compléments représentent jusqu’à 30 à 40 % de la rémunération totale.
Les primes sur objectifs, par exemple, permettent de transformer la performance de votre unité en gains directs. La participation aux bénéfices et les stock-options vous offrent la possibilité de bénéficier directement de la croissance de l’entreprise. Même des avantages annexes comme une voiture de fonction, des allocations pour télétravail ou des formations peuvent être valorisés financièrement et intégrer votre package global. Une négociation réussie prend en compte l’ensemble de ces éléments, pas seulement le salaire de base.
Pour négocier efficacement, il faut préparer un argumentaire structuré et convaincant. Commencez par définir une fourchette réaliste, légèrement supérieure à votre objectif minimum. Cette stratégie vous permet de rester flexible tout en visant votre cible.
Ensuite, appuyez vos demandes sur des résultats concrets : croissance du chiffre d’affaires, réduction des coûts, amélioration de la rentabilité ou lancement réussi de nouveaux produits. Chaque succès doit être traduit en termes financiers ou stratégiques.
Il est également crucial d’adapter votre argumentaire au secteur et à l’entreprise. Les résultats valorisés dans la tech ne sont pas toujours les mêmes que dans l’industrie ou le secteur pharmaceutique. Enfin, n’oubliez pas d’inclure les avantages annexes et primes dans la discussion pour maximiser le package global. Par exemple, si votre objectif est 85 000 euros, vous pouvez proposer une fourchette de 85 000 à 95 000 euros, en expliquant clairement l’impact de vos réalisations sur l’entreprise.
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Pour illustrer ces principes, voici quelques cas pratiques :
Ces exemples montrent que la localisation, le secteur et les résultats concrets influencent directement le package final. Chaque point mesurable de votre performance peut se transformer en euros supplémentaires lors de la négociation.