Qu’est-ce qu’un licenciement pour motif personnel et comment le contester ?

Qu’est-ce qu’un licenciement pour motif personnel et comment le contester ?

Le licenciement pour motif personnel reste l’une des procédures les plus fréquentes dans le droit du travail français.
Il concerne tous les salariés, qu’ils soient en CDI, CDD ou contrats atypiques, et se déclenche lorsque l’employeur estime qu’un salarié ne remplit pas ses obligations professionnelles.

Mais derrière ce terme juridique se cachent des réalités très variées : insuffisances professionnelles, comportements inadaptés, fautes simples ou graves.
Avant de réagir, il est essentiel de comprendre ce qu’implique ce type de licenciement, quelles obligations pèsent sur l’employeur, et surtout quelles sont vos possibilités de contestation.

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Différence entre motif personnel et motif économique

Le licenciement pour motif personnel n’a rien à voir avec des difficultés économiques de l’entreprise.
Il est fondé sur la personnalité, le comportement ou la performance du salarié, et non sur la situation financière de l’entreprise.

Exemples de motifs personnels :

  • Insuffisance professionnelle : le salarié ne remplit pas les objectifs définis.
  • Comportement inapproprié : retards répétés, conflits avec collègues ou clients.
  • Fautes : simples ou graves, allant de la négligence à des manquements lourds.

À noter : un licenciement pour motif personnel doit être individualisé. L’employeur doit démontrer que la décision concerne le salarié lui-même et non pas une catégorie générale d’employés.

Les obligations légales de l’employeur

Avant de procéder au licenciement, l’employeur doit respecter plusieurs étapes :

  1. Convocation à un entretien préalable : obligatoire, elle doit être envoyée par lettre recommandée ou remise en main propre avec accusé de réception.
  2. Entretien : l’employeur expose le motif du licenciement et recueille les explications du salarié.
  3. Notification écrite : la lettre de licenciement détaille les raisons du licenciement et la date de fin du contrat.

Si l’une de ces étapes n’est pas respectée, le licenciement peut être contesté pour irrégularité de procédure.

Quand un licenciement personnel est-il considéré comme abusif ?

Les cas les plus fréquents

Un licenciement pour motif personnel peut être contesté devant le conseil de prud’hommes si le salarié estime qu’il est injustifié.
Les motifs fréquents de contestation :

  • Licenciement sans cause réelle et sérieuse : par exemple, sanctionner un salarié pour un retard exceptionnel alors que son dossier est impeccable.
  • Licenciement discriminatoire : lié au sexe, âge, situation familiale, origine ou opinions.
  • Licenciement en violation de la procédure légale : absence d’entretien, délais non respectés ou manque de motivation dans la lettre.

Selon les statistiques de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) 2023, près de 20 % des licenciements pour motif personnel sont jugés irréguliers ou abusifs par les prud’hommes.

Les conséquences pour l’employeur

Si le licenciement est reconnu abusif, l’employeur peut être condamné à :

  • Indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, souvent équivalente à plusieurs mois de salaire.
  • Réintégration du salarié dans certaines situations, notamment si le poste est encore disponible.
  • Remboursement des frais de justice et dommages-intérêts.

Comment contester un licenciement pour motif personnel ?

Étape 1 : Analyse du dossier et preuve du motif

La première étape consiste à examiner la lettre de licenciement et les éléments fournis par l’employeur.
Il est important de vérifier :

  • La motivation précise : le motif doit être réel et objectif.
  • La concordance avec l’entretien préalable.
  • La cohérence avec les faits reprochés.

Le salarié peut rassembler :

  • Courriels, messages, comptes rendus.
  • Témoignages de collègues ou clients.
  • Évaluations de performance, fiches de poste et contrats.

Étape 2 : Tentative de résolution amiable

Avant de saisir le conseil de prud’hommes, il est souvent recommandé de chercher une solution amiable :

  • Échange direct avec l’employeur.
  • Médiation avec un représentant du personnel ou un avocat spécialisé.

Cette approche peut permettre d’obtenir une indemnité ou un accord de départ plus favorable sans passer par un procès long et coûteux.

Étape 3 : Saisine du conseil de prud’hommes

Si aucune solution n’est trouvée, le salarié peut introduire un recours devant le conseil de prud’hommes.
La procédure consiste à :

  1. Déposer une requête écrite précisant les motifs de contestation.
  2. Fournir toutes les preuves justificatives.
  3. Assister à l’audience de conciliation, étape obligatoire avant le jugement.

Le conseil de prud’hommes peut :

  • Juger le licenciement justifié ou abusif.
  • Condamner l’employeur à verser une indemnité correspondant à plusieurs mois de salaire, voire plus selon l’ancienneté.

À noter : le délai pour contester un licenciement est de 12 mois à partir de la notification. Passé ce délai, la contestation n’est plus recevable.

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Les recours complémentaires

L’inspection du travail

Le salarié peut solliciter l’inspection du travail pour signaler une procédure abusive ou irrégulière.
Les agents peuvent vérifier :

  • La conformité de la procédure.
  • L’absence de discrimination ou de harcèlement.

Les syndicats et associations de salariés

Ils peuvent également accompagner le salarié, fournir des conseils juridiques et parfois prendre en charge partiellement les frais de procédure.


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