Turnover : quels secteurs enregistrent les chiffres les plus élevés ?

Turnover : quels secteurs enregistrent les chiffres les plus élevés ?

Le turnover  ou taux de rotation du personnel  est devenu un véritable indicateur de la santé interne des entreprises. Il révèle à quel point les salariés restent fidèles à leur poste, ou au contraire, préfèrent changer d’environnement professionnel.

Mais tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière. Certains enchaînent les départs et recrutements à un rythme soutenu, tandis que d’autres conservent leurs effectifs pendant des années.
Alors, quels sont les secteurs où le turnover atteint des niveaux records, et que traduisent ces écarts ?

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Les champions du turnover : hôtellerie, restauration et commerce

Des métiers à forte rotation structurelle

Le trio hôtellerie-restauration-commerce arrive chaque année en tête du classement des secteurs les plus touchés par le turnover.
Selon les chiffres de la DARES (2024), ces domaines affichent un taux moyen supérieur à 35 %, parfois même au-delà de 50 % dans les établissements à forte saisonnalité.

Les raisons sont multiples :

  • contrats courts et emplois saisonniers,
  • amplitude horaire importante,
  • rémunération souvent limitée,
  • travail physique et stress opérationnel élevé.

À titre d’exemple, la restauration rapide affiche un taux de rotation dépassant 80 % par an dans certaines enseignes.
Cela signifie que presque l’intégralité du personnel est renouvelée chaque année, un chiffre spectaculaire qui reflète une grande instabilité mais aussi une entrée fréquente de jeunes actifs en première expérience.

Le secteur du commerce : entre départs fréquents et mobilité rapide

Un renouvellement constant des effectifs

Dans le commerce, notamment la grande distribution et le prêt-à-porter, le turnover moyen oscille entre 25 et 40 % selon les postes.
Les emplois de caissiers, vendeurs et hôtes de rayon figurent parmi les plus exposés.

Les causes principales :

  • contrats à temps partiel,
  • manque de perspectives d’évolution,
  • conditions de travail parfois exigeantes,
  • forte présence de jeunes salariés en contrat court.

Toutefois, certains segments comme le e-commerce ou la distribution spécialisée affichent des taux plus bas (autour de 15 à 20 %), grâce à des postes plus qualifiés et mieux rémunérés.

Le secteur du BTP : un turnover alimenté par la pénurie de main-d’œuvre

Une rotation liée à la demande constante

Le bâtiment et les travaux publics connaissent également un taux de rotation supérieur à la moyenne, estimé entre 20 et 30 % selon la Fédération Française du Bâtiment.
Ici, le problème n’est pas seulement la pénibilité : c’est aussi la forte tension sur les recrutements.

Les entreprises se disputent la main-d’œuvre qualifiée, ce qui entraîne une mobilité inter-entreprises très fréquente.
Un maçon, un conducteur d’engins ou un chef de chantier peut facilement être débauché par un concurrent offrant de meilleures conditions.

De plus, les chantiers temporaires et les contrats à durée limitée entretiennent cette instabilité.
Pour les PME du secteur, cela se traduit par une rotation constante des équipes, difficile à anticiper et coûteuse à compenser.

Le transport et la logistique : une fidélisation difficile

Des métiers en tension permanente

Le secteur du transport et de la logistique connaît lui aussi un turnover élevé, situé entre 25 et 35 % selon Pôle emploi.
Les postes les plus touchés : chauffeurs-livreurs, caristes et manutentionnaires.

Les causes principales sont :

  • la fatigue physique liée aux horaires décalés,
  • le stress routier et la pression sur les délais,
  • le manque de reconnaissance dans certaines structures,
  • et une offre d’emploi très abondante, qui incite à changer facilement.

Un conducteur de poids lourd, par exemple, peut trouver un poste ailleurs en quelques jours. Cette facilité de mobilité renforce mécaniquement le turnover global du secteur.

Le secteur de la santé : entre vocation et désengagement

Un phénomène en hausse depuis la crise sanitaire

Longtemps épargné, le secteur de la santé enregistre désormais des taux de turnover préoccupants, notamment dans le paramédical et les établissements privés.
Selon une étude menée en 2024, le taux de rotation atteint près de 18 % dans les hôpitaux privés et jusqu’à 25 % dans les cliniques spécialisées.

Les raisons :

  • surcharge de travail,
  • manque de reconnaissance,
  • burn-out post-crise sanitaire,
  • attractivité du secteur public à l’étranger.

Les métiers d’infirmiers et d’aides-soignants figurent parmi les plus touchés, tandis que les structures publiques peinent à compenser les départs.
Résultat : un risque de désorganisation chronique et une pression accrue sur les équipes restantes.

Les métiers du numérique : un turnover paradoxalement élevé

Une rotation stimulée par la demande du marché

Dans le numérique (développeurs, chefs de projet, data analysts, experts en cybersécurité), les taux varient entre 15 et 25 % selon l’étude APEC 2024.
Un chiffre relativement haut pour un secteur réputé attractif.

Pourquoi ? Parce que la demande dépasse largement l’offre.
Les talents reçoivent plusieurs propositions chaque année et n’hésitent pas à changer d’entreprise pour un meilleur salaire ou un projet plus stimulant.

Cette mobilité, davantage choisie que subie, ne reflète pas un malaise, mais plutôt une liberté professionnelle renforcée.
Certaines entreprises compensent ce phénomène par des stratégies d’engagement plus fortes : primes de fidélisation, télétravail intégral, formation continue ou avantages sur mesure.

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Les secteurs les plus stables : industrie, banque et administration

Une fidélité durable liée à la structure de l’emploi

À l’opposé, certains domaines affichent des taux de turnover particulièrement faibles, souvent inférieurs à 10 % :

  • l’industrie, où la spécialisation des métiers et la stabilité contractuelle favorisent la longévité,
  • la banque et l’assurance, où les perspectives d’évolution interne et les salaires attractifs incitent à rester,
  • la fonction publique, avec une sécurité de l’emploi quasi absolue.

Dans ces environnements, les carrières se construisent sur la durée.
Mais cette faible rotation peut aussi ralentir l’innovation et limiter le renouvellement générationnel, notamment dans les structures vieillissantes.


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