Un salarié peut-il refuser de se présenter à un entretien informel ?

Un salarié peut-il refuser de se présenter à un entretien informel ?

Dans la vie d’une entreprise, il arrive qu’un manager ou un responsable RH propose à un salarié un entretien informel. Contrairement à l’entretien professionnel ou à l’entretien préalable à une sanction, celui-ci n’est pas encadré par le Code du travail. Cela soulève une question importante : un salarié a-t-il l’obligation d’y assister ou peut-il refuser ?

Qu’est-ce qu’un entretien informel et en quoi il diffère d’un entretien officiel ?

Un entretien informel est une rencontre proposée par l’employeur, généralement pour échanger de manière plus souple que dans un cadre officiel. Il peut servir à :

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  • discuter de la charge de travail,
  • évoquer des difficultés relationnelles,
  • recueillir un ressenti,
  • préparer une réorganisation interne.

La grande différence avec un entretien disciplinaire ou un entretien professionnel est qu’il ne repose sur aucun texte légal précis. Il n’existe donc aucune obligation pour le salarié d’y participer.

Le salarié est-il obligé d’accepter un entretien informel proposé par l’employeur ?

La réponse est non : le salarié n’a aucune obligation légale de se présenter à un entretien informel.
Tant qu’il ne s’agit pas d’un entretien prévu par la loi (comme l’entretien annuel, l’entretien professionnel ou l’entretien préalable à une sanction), l’employeur ne peut pas contraindre le salarié.

⚖️ Juridiquement, un refus n’est donc pas constitutif d’une faute. Aucune sanction disciplinaire ne peut être prononcée uniquement pour ce motif.

Quels risques pour un salarié qui refuse un entretien informel ?

Même si le salarié peut refuser, cela peut avoir des conséquences relationnelles. L’employeur peut interpréter ce refus comme un manque de coopération ou de dialogue. Cela peut influencer indirectement la relation de travail, sans pour autant avoir de valeur légale.

👉 Exemple : si un salarié refuse systématiquement toute discussion, cela peut créer une ambiance tendue et compliquer les futures négociations (augmentation, évolution de poste, etc.).

En revanche, l’employeur ne peut pas transformer ce refus en motif disciplinaire, sauf si le comportement global du salarié révèle une insubordination manifeste.

Dans quels cas un entretien informel peut se transformer en entretien officiel ?

Il arrive que certains employeurs convoquent un salarié “pour discuter” et transforment en réalité la rencontre en entretien disciplinaire déguisé.

Or, si l’objectif est de notifier un reproche ou d’engager une procédure, l’employeur doit respecter le formalisme strict :

  • convocation écrite,
  • mention de l’objet de l’entretien,
  • respect d’un délai minimum,
  • possibilité pour le salarié de se faire assister.

⚠️ Si ces règles ne sont pas suivies, l’entretien informel ne peut en aucun cas fonder une sanction régulière.

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Quelle attitude adopter face à une demande d’entretien informel ?

Le salarié peut adopter plusieurs approches :

  • Accepter, si l’objectif est constructif et qu’il y voit un intérêt.
  • Refuser poliment, en expliquant qu’il préfère échanger dans un cadre formalisé.
  • Accepter sous conditions, par exemple en demandant la présence d’un représentant du personnel pour sécuriser la discussion.

Cette posture permet de montrer de la bonne volonté tout en protégeant ses droits.


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