Le turn-over, ou taux de rotation du personnel, est l’un des indicateurs les plus parlants pour mesurer la stabilité sociale d’une entreprise. Derrière ce chiffre se cache une réalité bien concrète : départs volontaires, licenciements, fins de contrat ou renouvellements manqués peuvent en dire long sur la santé interne d’une organisation.
Savoir calculer et interpréter ce taux permet non seulement d’évaluer le climat social, mais aussi d’identifier les leviers à activer pour fidéliser ses collaborateurs
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleLe turn-over mesure le taux de renouvellement des effectifs sur une période donnée (généralement une année). Autrement dit, il indique la proportion de salariés ayant quitté l’entreprise par rapport à l’effectif moyen.
Ce chiffre reflète plusieurs aspects :
Un taux de rotation trop élevé peut signaler un malaise interne ou une stratégie RH mal ajustée. À l’inverse, un taux trop bas n’est pas toujours positif : il peut trahir une organisation figée, manquant de renouvellement ou de dynamisme.
Le calcul repose sur une formule de base reconnue en ressources humaines :
Taux de turn-over = (Nombre de départs sur la période / Effectif moyen sur la période) × 100
Prenons un exemple concret :
Si une entreprise de 100 salariés a connu 15 départs sur l’année, son taux de turn-over sera de :
Taux de turn-over=(10015)×100=15%
Ce taux indique que 15 % des effectifs ont quitté la structure au cours de l’année.
Mais attention : cette donnée brute doit être mise en perspective. Il est essentiel de différencier les départs volontaires (démissions) des départs involontaires (licenciements, retraites, fins de CDD).
Tous les départs ne reflètent pas une instabilité. Un départ à la retraite, par exemple, n’a pas la même signification qu’une démission d’un salarié expérimenté au bout de six mois.
On distingue généralement :
Pour affiner votre analyse, il est conseillé de calculer deux taux distincts :
Cela permet de savoir si le problème vient d’une insatisfaction interne ou d’un ajustement structurel décidé par la direction.
Le turn-over moyen n’est pas le même partout. Certains secteurs connaissent une rotation structurellement élevée, tandis que d’autres affichent une stabilité durable.
D’après une étude de la DARES :
Ainsi, un turn-over de 20 % ne se lira pas de la même manière selon le contexte.
Une PME dans la logistique pourra le juger normal, alors qu’une entreprise de conseil y verra un signal d’alerte RH.
Près de 30 % des nouveaux collaborateurs envisagent de partir dans les six premiers mois s’ils se sentent mal intégrés (source : Workelo, 2024).
Investir dans un processus d’onboarding solide est donc un levier immédiat pour réduire la rotation.
Une stratégie RH efficace repose sur la progression continue des salariés.
Proposer des formations, des passerelles internes ou des évolutions salariales claires contribue à renforcer l’attachement à l’entreprise.
Un climat managérial toxique reste la première cause de départ volontaire selon une étude Gallup : 70 % des employés quittent leur entreprise à cause d’un mauvais management direct.
Investir dans la formation des managers améliore significativement la rétention des équipes.
Une rémunération juste, accompagnée de conditions de travail attractives (horaires flexibles, télétravail, reconnaissance, équilibre vie privée-vie pro), réduit mécaniquement le taux de départs.
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Un taux global est utile, mais il cache souvent des disparités internes.
Analyser le turn-over par département, âge, ancienneté ou fonction permet de détecter les foyers de désengagement.
Exemple :
Ce type d’analyse permet de cibler les priorités : revoir la formation des nouveaux arrivants, adapter les objectifs commerciaux ou retravailler la politique de reconnaissance.