Comment calculer le turn-over dans votre entreprise ?

Comment calculer le turn-over dans votre entreprise ?

Le turn-over, ou taux de rotation du personnel, est l’un des indicateurs les plus parlants pour mesurer la stabilité sociale d’une entreprise. Derrière ce chiffre se cache une réalité bien concrète : départs volontaires, licenciements, fins de contrat ou renouvellements manqués peuvent en dire long sur la santé interne d’une organisation.

Savoir calculer et interpréter ce taux permet non seulement d’évaluer le climat social, mais aussi d’identifier les leviers à activer pour fidéliser ses collaborateurs

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Turn-over : un thermomètre social avant tout

Le turn-over mesure le taux de renouvellement des effectifs sur une période donnée (généralement une année). Autrement dit, il indique la proportion de salariés ayant quitté l’entreprise par rapport à l’effectif moyen.

Ce chiffre reflète plusieurs aspects :

  • La satisfaction et l’engagement des employés,
  • L’attractivité de la marque employeur,
  • L’efficacité du management et du recrutement,
  • Les conditions de travail et la politique RH.

Un taux de rotation trop élevé peut signaler un malaise interne ou une stratégie RH mal ajustée. À l’inverse, un taux trop bas n’est pas toujours positif : il peut trahir une organisation figée, manquant de renouvellement ou de dynamisme.

La formule simple pour calculer le turn-over

Comment obtenir un chiffre fiable

Le calcul repose sur une formule de base reconnue en ressources humaines :

Taux de turn-over = (Nombre de départs sur la période / Effectif moyen sur la période) × 100

Prenons un exemple concret :
Si une entreprise de 100 salariés a connu 15 départs sur l’année, son taux de turn-over sera de :

Taux de turn-over=(10015​)×100=15%

Ce taux indique que 15 % des effectifs ont quitté la structure au cours de l’année.

Mais attention : cette donnée brute doit être mise en perspective. Il est essentiel de différencier les départs volontaires (démissions) des départs involontaires (licenciements, retraites, fins de CDD).

Départs volontaires ou involontaires : pourquoi faire la distinction ?

Comprendre les vraies causes du turn-over

Tous les départs ne reflètent pas une instabilité. Un départ à la retraite, par exemple, n’a pas la même signification qu’une démission d’un salarié expérimenté au bout de six mois.

On distingue généralement :

  • Le turn-over volontaire : lié à une démission, souvent causée par un manque de reconnaissance, de perspectives ou une offre plus attractive ailleurs.
  • Le turn-over involontaire : lié à des décisions de l’entreprise (licenciement, rupture conventionnelle, fin de contrat).

Pour affiner votre analyse, il est conseillé de calculer deux taux distincts :

  • un pour les départs volontaires,
  • un pour les départs subis.

Cela permet de savoir si le problème vient d’une insatisfaction interne ou d’un ajustement structurel décidé par la direction.

Comment interpréter le taux obtenu ?

Des repères utiles selon les secteurs

Le turn-over moyen n’est pas le même partout. Certains secteurs connaissent une rotation structurellement élevée, tandis que d’autres affichent une stabilité durable.

D’après une étude de la DARES :

  • Dans le commerce et la restauration, le taux moyen dépasse 35 % par an, en raison de la forte saisonnalité et des emplois temporaires.
  • Dans les services informatiques ou la banque, il tourne autour de 10 à 15 %, traduisant une plus grande fidélité.
  • Dans le secteur industriel, il reste souvent inférieur à 8 %, grâce à la stabilité des contrats et aux carrières longues.

Ainsi, un turn-over de 20 % ne se lira pas de la même manière selon le contexte.
Une PME dans la logistique pourra le juger normal, alors qu’une entreprise de conseil y verra un signal d’alerte RH.

Comment réduire un taux de turn-over trop élevé

Miser sur l’intégration et l’accompagnement

Près de 30 % des nouveaux collaborateurs envisagent de partir dans les six premiers mois s’ils se sentent mal intégrés (source : Workelo, 2024).
Investir dans un processus d’onboarding solide est donc un levier immédiat pour réduire la rotation.

Valoriser les carrières et la mobilité interne

Une stratégie RH efficace repose sur la progression continue des salariés.
Proposer des formations, des passerelles internes ou des évolutions salariales claires contribue à renforcer l’attachement à l’entreprise.

Renforcer la culture managériale

Un climat managérial toxique reste la première cause de départ volontaire selon une étude Gallup : 70 % des employés quittent leur entreprise à cause d’un mauvais management direct.
Investir dans la formation des managers améliore significativement la rétention des équipes.

Ajuster la politique de rémunération et de bien-être

Une rémunération juste, accompagnée de conditions de travail attractives (horaires flexibles, télétravail, reconnaissance, équilibre vie privée-vie pro), réduit mécaniquement le taux de départs.

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Aller plus loin : suivre le turn-over par service ou par profil

Un indicateur à segmenter pour plus de précision

Un taux global est utile, mais il cache souvent des disparités internes.
Analyser le turn-over par département, âge, ancienneté ou fonction permet de détecter les foyers de désengagement.

Exemple :

  • 5 % de rotation au siège administratif,
  • 25 % dans les équipes commerciales,
  • 40 % chez les jeunes recrues de moins d’un an.

Ce type d’analyse permet de cibler les priorités : revoir la formation des nouveaux arrivants, adapter les objectifs commerciaux ou retravailler la politique de reconnaissance.


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