Cybersécurité : pourquoi les failles viennent souvent de l’humain, pas des hackers ?

Cybersécurité : pourquoi les failles viennent souvent de l’humain, pas des hackers ?

Cybersécurité, ça vous parle ? Vous imaginez sûrement déjà un hacker avec sa capuche dans une pièce sombre aux codages qui défilent. Mais dans la réalité, détrompez-vous, c’est bien moins spectaculaire. Dans la majorité des incidents de cybersécurité, ce ne sont pas les pirates qui percent votre système… mais le cerveau de vos propres équipes.

Dans cet article, on explore pourquoi l’erreur humaine domine, comment la prévenir et pourquoi la sécurité doit d’abord être un sujet culturel avant d’être technique.

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Alors, les humains sont-ils la source du problème ?

1. La surcharge d’informations et les automatismes

La majorité des failles de sécurité ne viennent pas d’un hacker très doué, mais d’un employé pressé qui clique sans réfléchir sur un lien frauduleux.

Phishing, pièces jointes frauduleuses, fausses notifications : les attaquants jouent sur la fatigue décisionnelle et l’automatisation de nos gestes.

Certaines périodes (fin d’année, rush projet, pics d’activité) sont encore plus propices à cette surcharge mentale. Le CESIN rappelle d’ailleurs que le phishing reste le vecteur d’attaque dominant en entreprise, cité par 60 % des organisations.

2. Pas assez informé, pas assez formé

D’après un rapport de Cybermalveillance.gouv.fr, une grande partie des utilisateurs sous-estiment encore l’évolution des arnaques numériques.

La sensibilisation reste souvent ponctuelle, concentrée sur quelques périodes clés (fêtes, soldes, campagnes d’arnaques particulièrement visibles).

Pourtant, elle devrait être continue, contextualisée et adaptée aux nouveaux usages :

  • Télétravail,
  • BYOD,
  • Mobilité,
  • Outils collaboratifs externes,
  • Réseaux Wi-Fi non sécurisés.

Les failles humaines les plus courantes dans les entreprises

Photo by Christina Morillo from Pexels

1. Les erreurs involontaires du quotidien

Les erreurs involontaires sont les plus fréquentes. Par exemple :

  • Envoyer un fichier sensible au mauvais destinataire,
  • Utiliser un mot de passe déjà utilisé,
  • Laisser son poste déverrouillé,
  • Utiliser un service non autorisé pour gagner du temps.

Selon la CNIL, 20 % des violations de données déclarées proviennent d’erreurs humaines internes comme une mauvaise gestion des données ou des accès. Autrement dit, l’utilisateur n’est pas assez attentif à sa pratique en ligne.

2. Vite fait, mal fait

Même les collaborateurs les plus compétents font parfois passer la facilité avant la sécurité :
accès rapides, raccourcis, contournement des procédures internes… Entre une envie de gagner du temps et un système peut-être trop complexe, l’utilisateur contourne certaines règles, et c’est là que la brèche s’ouvre.

3. Les environnements de travail hybrides

Avec l’arrivée du télétravail et de la hausse de la mobilité, les risques de cyberattaques sont multipliés. De plus en plus de personnes travaillent en coworking ou dans des cafés, via des Wi-Fi ouverts et depuis leurs appareils personnels.

Des endroits propices aux interceptions de données et aux erreurs humaines, que ce soit un clic qu’il ne fallait pas faire ou un message un peu trop attractif, les tentations sont nombreuses et le risque est accru.

Quand la technique soutient l’humain (et inversement)

Malgré toutes les évolutions technologiques, il n’y a pas encore de technologie capable d’éliminer totalement l’erreur humaine, mais certains outils permettent de réduire les failles et les biais cognitifs.

Sécuriser les connexions dans les environnements hybrides

Vous n’avez pas le choix, vous devez vous connecter sur des réseaux pas toujours très fiables ? Oui, le télétravail contraint parfois à trouver des connexions comme un Wi-Fi public, même temporairement, et les risques d’interception augmentent fortement.

Dans ces situations, vous devez utiliser un accès sécurisé via des serveurs distants, ce qui permet de limiter les risques liés aux connexions non fiables. Ce type de solution est accessible ici et s’adapte très bien à une politique de sécurité qui vise à mieux encadrer les usages en télétravail.

Comment réduire le risque humain : 5 priorités simples

De nombreux rapports de cybersécurité convergent : l’erreur humaine reste à l’origine de près de 80 % des incidents déclarés en cybersécurité. Voici 5 actions à mettre en place.

1. Faire de la sensibilisation un rendez-vous régulier

La formation une fois par an ne suffit plus. Il faut des :

  • Cas pratiques,
  • Simulations internes,
  • Rappels mensuels,
  • Exemples réels,
  • Exercices adaptés aux outils utilisés par l’entreprise.

Et surtout, il faut de la régularité : sensibiliser ses équipes souvent doit être une priorité de votre cybersécurité.

2. Clarifier les procédures

Nous l’avons vu, certains utilisateurs veulent aller plus vite et contournent certaines règles cruciales dans la sécurité informatique.

  • Trop de règles = non-respect.
  • Trop de jargon = incompréhension.

Les politiques de sécurité doivent être courtes, lisibles et compréhensibles par tous, quel que soit le niveau technique. Fini les notices à rallonge qu’on ne comprend pas ; soyez clairs et précis, certaines règles doivent être affichées en gros caractère.

3. Encadrer strictement les accès

Un employé doit disposer uniquement des permissions dont il a besoin, rien de plus. Plus vous donnez d’autorisations inutiles à tout le monde, plus le risque de données divulguées s’agrandit. Respecter cette règle limite fortement l’ampleur des dégâts en cas d’erreur ou de fuite des données.

4. Intégrer la sécurité dès l’onboarding

Vous avez un nouveau collaborateur dans l’équipe ? Mettez la cybersécurité et vos procédures d’entreprise au cœur de sa formation d’intégration. Par exemple, les nouveaux collaborateurs doivent apprendre immédiatement :

  • Ce qu’ils doivent faire pour un environnement sans risque,
  • Ce qu’ils doivent éviter pour minimiser les erreurs,
  • À qui signaler un incident et comment le signaler,
  • Comment protéger leurs identifiants.

Des procédures claires et bien construites réduisent beaucoup les erreurs du premier trimestre, souvent les plus fréquentes.

5. Encourager la transparence

L’ennemi le plus dangereux en cybersécurité, c’est le silence. Et la clé ? La communication.
Un employé qui clique sur un lien douteux mais n’ose pas le dire crée une brèche invisible.

Elle se propage alors silencieusement, et peut prendre des dimensions insoupçonnées.
Il faut une culture d’entreprise où signaler un incident est perçu comme une action responsable, pas comme une faute à sanctionner.

Conclusion : la cybersécurité, une affaire humaine

La majorité des incidents ne viennent pas d’attaques sophistiquées mais d’erreurs simples, parfois banales, qui s’enchaînent.

Renforcer les outils est utile, mais la cybersécurité devient vraiment efficace lorsque les comportements humains, la culture et les usages sont au centre des priorités.Les entreprises qui réussissent à concilier simplicité, pédagogie et sécurité sont aussi celles qui réduisent le plus leurs risques de faille.


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