Lorsqu’un salarié tombe malade, il s’attend à percevoir des indemnités journalières de la Sécurité sociale. Mais entre la théorie et la pratique, la question du délai de carence prête souvent à confusion.
Trois jours ? Sept jours ? Zéro jour dans certains cas ? Tout dépend du statut, du régime et des éventuelles conventions collectives. Comprendre ces subtilités est essentiel pour éviter les mauvaises surprises sur sa fiche de paie.
Le délai de carence correspond à la période non indemnisée au début d’un arrêt maladie. Pendant ce laps de temps, le salarié ne touche ni salaire, ni indemnités journalières (sauf dispositions plus favorables prévues par l’employeur).
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'article👉 Concrètement : un salarié du privé en arrêt maladie du lundi au vendredi sera indemnisé par la Sécurité sociale à partir du jeudi.
Selon le Code de la Sécurité sociale, les arrêts maladie des salariés du secteur privé sont soumis à un délai de carence de 3 jours calendaires.
⚠️ Attention : si l’arrêt se prolonge, les 3 jours de carence ne sont pas appliqués de nouveau. Mais en cas de nouvel arrêt distinct, un autre délai s’applique, sauf s’il s’agit d’une rechute de la même maladie dans un délai de 10 jours.
Certains cas permettent de supprimer le délai de carence. C’est notamment le cas :
💡 Exemple : dans le secteur bancaire ou de l’énergie, certaines conventions suppriment totalement le délai de carence en cas d’arrêt maladie.
Les agents publics ne sont pas soumis aux mêmes règles que les salariés du privé. Depuis la réforme de 2018, le délai de carence est fixé à 1 jour seulement pour un arrêt maladie ordinaire.
👉 Ce régime vise à limiter l’absentéisme de courte durée, tout en restant plus favorable que le privé.
Depuis la réforme de 2021, les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales affiliées au régime général) bénéficient d’indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, mais avec un délai de carence de 3 jours.
Exemple : un artisan en arrêt de 7 jours ne sera indemnisé qu’à partir du 4ᵉ jour.
Toutefois, certaines caisses complémentaires (comme la CIPAV pour les professions libérales) prévoient des dispositifs plus favorables.
Le fameux délai de 7 jours n’est pas imposé par la loi, mais peut apparaître dans certains contrats de prévoyance ou d’assurance complémentaire santé.
👉 Exemple : une mutuelle d’entreprise peut prévoir un délai de franchise de 7 jours avant de compléter les indemnités journalières de la Sécurité sociale.
Cela signifie que même si la Sécu commence à payer après 3 jours, le salarié ne percevra pas le complément de salaire avant le 8ᵉ jour.
C’est cette règle contractuelle qui explique la confusion entre les 3 et les 7 jours.
Le délai de carence légal (3 jours) peut être compensé par le maintien de salaire de l’employeur, lorsqu’une convention collective le prévoit.
Exemples :
📊 Selon une étude Dares, environ 60 % des salariés bénéficient d’une prise en charge plus favorable que la règle de base grâce à leur convention.
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Un délai de carence, même court, peut représenter une perte significative.
C’est pourquoi de nombreux salariés choisissent une mutuelle renforcée ou une assurance prévoyance individuelle pour réduire cet impact.