Les relations professionnelles sont ponctuées de nombreux échanges, dont certains prennent la forme de rencontres non encadrées juridiquement, souvent appelées « entretiens informels ». Ces moments, parfois anodins, peuvent aussi dissimuler des sujets sensibles : reproches, tensions, mise en garde, voire prélude à une procédure disciplinaire. Face à cette ambiguïté, de nombreux salariés s’interrogent : peut-on demander à être accompagné lors d’un entretien informel ?
Avant toute chose, il faut bien distinguer l’entretien informel d’un entretien disciplinaire :
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleC’est justement cette souplesse qui soulève des zones d’incertitude juridiques pour le salarié.
En principe, le salarié n’a pas de droit automatique à l’assistance lors d’un échange informel, car ce type de rencontre n’est pas considéré comme une procédure officielle. L’employeur n’est pas tenu de prévenir à l’avance, ni de laisser entrer un tiers dans la discussion.
Toutefois, si la nature de l’entretien s’apparente à un reproche, un rappel à l’ordre, une menace de sanction ou une mise en cause, alors le salarié peut demander un accompagnement. Ce droit découle du respect du principe du contradictoire et de la jurisprudence, surtout si l’échange a des conséquences sur l’avenir professionnel.
Certaines entreprises acceptent la présence d’un collègue ou d’un représentant du personnel lors de ce type d’entretien, même si ce n’est pas formellement requis. Dans les grandes structures, des accords internes peuvent élargir ce droit.
Un simple échange peut rapidement prendre une tournure plus sérieuse que prévue, notamment si :
Dans ces cas-là, il est conseillé de demander une clarification : l’employeur entend-il simplement dialoguer ou est-ce le préambule à une procédure plus formelle ? Si la réponse n’est pas claire, mieux vaut solliciter l’appui d’un représentant du personnel.
Lorsque l’échange informel vire à la mise en accusation déguisée, sans respect des règles de procédure, le salarié peut :
Le salarié a tout intérêt à documenter l’échange (date, contenu, témoin éventuel), surtout si une sanction intervient ultérieurement sur la base de propos tenus lors de cet entretien.
Plusieurs décisions des juridictions prud’homales rappellent que l’absence d’assistance lors d’un échange ambigu peut porter atteinte aux droits du salarié, surtout si l’entretien est utilisé ensuite pour justifier une sanction ou une rupture de contrat.
Par exemple :
Autrement dit, l’intention de l’employeur et la teneur des propos échangés comptent autant que la forme donnée à la rencontre.
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En pratique, il est recommandé :
Enfin, le salarié peut s’appuyer sur le CSE, les délégués syndicaux ou un conseiller du salarié pour être conseillé et soutenu, même en amont d’un échange qui semble anodin.