Face à la pression forte sur le marché immobilier, l’Espagne a décidé de durcir sa politique en matière de locations touristiques. Plus de 65 000 annonces Airbnb ont été retirées de la plateforme, une mesure qui s’inscrit dans une stratégie nationale visant à mieux encadrer ce secteur et à répondre aux inquiétudes liées à l’accès au logement. Cette décision marque une étape importante dans la régulation du marché des locations de courte durée.
Le ministère espagnol des Droits des consommateurs a exigé la suppression de plus de 65 000 annonces de locations de vacances sur la plateforme Airbnb. Ces logements étaient en infraction avec les règles en vigueur, notamment en raison de l’absence de numéro de licence ou d’information claire sur le statut du propriétaire.
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Lire l'articleCette mesure s’inscrit dans une démarche plus large de lutte contre l’irrégularité dans les locations de courte durée. Une partie des annonces visées ne précisaient pas si le logement était détenu par un particulier ou une entreprise, ce qui est pourtant une obligation réglementaire.
Le ministre des Droits des consommateurs a affirmé que cette opération visait à mettre fin au manque de transparence et à la prolifération de locations non conformes. L’objectif affiché est de garantir une application stricte des règles et de limiter les abus qui peuvent nuire au droit au logement des citoyens.
Dans ce contexte, le ministère a indiqué que la haute cour de Madrid soutient la demande de suppression d’environ 5 800 annonces spécifiques.
La plateforme Airbnb a annoncé qu’elle ferait appel de cette décision. Selon l’entreprise, le ministère ne disposerait pas de la compétence nécessaire pour émettre ce type de décision et n’aurait pas fourni de liste justifiant l’irrégularité des logements visés. Airbnb estime également que certaines annonces concernées seraient des locations saisonnières non touristiques, donc hors du champ des obligations imposées.
Depuis plusieurs années, la crise du logement est un sujet central en Espagne. La montée en puissance des plateformes de location touristique est fréquemment accusée de contribuer à la rareté des logements disponibles pour les résidents permanents, en particulier dans les grandes villes comme Madrid et Barcelone.
Selon des données officielles, environ 321 000 logements étaient enregistrés avec une licence de location touristique en novembre 2023, soit une hausse de 15 % par rapport à 2020. Toutefois, de nombreux logements continueraient à opérer sans licence, échappant aux contrôles administratifs.
Depuis décembre 2024, les autorités espagnoles ont lancé une enquête ciblée sur Airbnb. En parallèle, le gouvernement central a présenté un projet visant à augmenter la fiscalité sur les revenus issus des locations touristiques en ligne.
À Barcelone, la municipalité a annoncé en 2024 une interdiction totale des locations touristiques d’ici 2028. Cette décision représente l’une des mesures les plus strictes prises en Europe sur le sujet. D’autres pays comme la Croatie ou l’Italie ont également introduit des restrictions similaires afin de réguler ce marché en pleine croissance.