Le licenciement collectif pour motif économique est une procédure complexe qui engage à la fois l’entreprise et les salariés. Elle intervient lorsque des difficultés économiques, des mutations technologiques ou des réorganisations imposent une réduction d’effectifs.
Quand un licenciement devient collectif ?
Un licenciement est considéré comme collectif lorsqu’il concerne un nombre minimum de salariés sur une période donnée.
En France, ce seuil varie selon la taille de l’entreprise :
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
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- Entre 1 et 99 salariés : au moins 10 licenciements sur 30 jours.
- Entre 100 et 299 salariés : au moins 10 % de l’effectif sur 30 jours.
- À partir de 300 salariés : au moins 30 licenciements sur 30 jours.
Cette distinction est essentielle, car elle déclenche des obligations spécifiques, notamment en matière d’information, de consultation et de documentation auprès des instances représentatives du personnel.
Préparer un plan de sauvegarde de l’emploi
Avant de procéder à la rupture des contrats, l’entreprise doit élaborer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) si le nombre de licenciements dépasse les seuils légaux.
Le PSE comprend :
- Des mesures pour éviter les licenciements, comme la mobilité interne, la formation ou la réduction du temps de travail.
- Des mesures pour faciliter le reclassement, y compris les aides à la reconversion ou à la création d’entreprise.
- Des mesures financières et sociales destinées à accompagner les salariés licenciés, telles que les indemnités supra-légales ou les dispositifs d’aide au retour à l’emploi.
Le PSE doit être soumis à l’avis du Comité Social et Économique (CSE) et validé par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).
Informer et consulter les représentants du personnel
L’information et la consultation des instances représentatives sont une étape obligatoire.
- L’entreprise doit présenter les motifs économiques, le nombre de postes touchés et les critères de sélection des salariés concernés.
- Le CSE dispose d’un délai pour analyser, proposer des alternatives et émettre un avis.
- Une discussion approfondie est nécessaire pour examiner les mesures de prévention et d’accompagnement.
Cette étape vise à garantir la transparence de la procédure et à réduire les risques de contestation judiciaire.
Définir les critères de sélection des salariés
Les licenciements doivent être effectués selon des critères objectifs et non discriminatoires.
Parmi les critères les plus courants :
- L’ancienneté dans l’entreprise.
- Les compétences et qualifications.
- La situation familiale, notamment les personnes à charge.
- La capacité à se reconvertir ou à occuper d’autres postes.
L’entreprise doit justifier la sélection afin d’éviter toute contestation pour licenciement abusif.
Communiquer individuellement avec les salariés
Chaque salarié concerné doit être informé personnellement de son licenciement.
- L’entretien individuel est obligatoire et doit permettre d’expliquer les raisons économiques et les mesures d’accompagnement.
- Les documents remis comprennent l’avis de licenciement, l’indemnité légale ou conventionnelle, et les informations sur le PSE.
- Cette communication permet de clarifier les droits du salarié et les aides disponibles, réduisant les tensions et les incompréhensions
Respecter les délais légaux
Le licenciement collectif est soumis à des délais stricts :
- Préavis légal selon l’ancienneté et la convention collective.
- Délai de consultation du CSE : généralement 1 mois pour les entreprises de moins de 300 salariés et jusqu’à 2 mois pour les plus grandes structures.
- Délai de notification à la DREETS pour validation du PSE.
Le non-respect de ces délais peut entraîner l’annulation de la procédure ou des sanctions financières.
Préparer le dossier pour l’administration
La DREETS joue un rôle de contrôle et de validation. L’entreprise doit fournir un dossier complet comprenant :
- Le nombre de licenciements et les postes concernés.
- Les motifs économiques détaillés.
- Le plan de sauvegarde de l’emploi avec toutes les mesures prévues.
- Les critères de sélection et le calendrier de mise en œuvre.
La validation de la DREETS garantit la conformité de la procédure et protège l’entreprise contre les litiges ultérieurs.
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Assurer l’accompagnement des salariés licenciés
L’accompagnement des salariés est un élément central du licenciement collectif.
- Les mesures de reclassement peuvent inclure des offres internes, des formations ou des bilans de compétences.
- Les aides financières peuvent compléter les indemnités légales, selon le PSE et les accords collectifs.
- Les dispositifs externes, tels que Pôle emploi, interviennent pour faciliter le retour à l’emploi et la reconversion professionnelle.
Une procédure bien organisée réduit le stress et l’incertitude des salariés, tout en limitant le risque de contentieux.