Le licenciement pour faute grave est l’une des sanctions les plus sévères en droit du travail. Il met fin au contrat sans préavis ni indemnité de licenciement, y compris l’indemnité légale. Toutefois, cette décision ne donne pas tous les droits à l’employeur. Si vous estimez que la mesure prise à votre encontre est injustifiée, vous pouvez la contester dans un cadre légal précis. Voici tout ce qu’il faut savoir pour faire valoir vos droits.
La faute grave correspond à un comportement du salarié rendant impossible le maintien de son poste, même temporairement. Elle peut résulter de différents faits : abandon de poste sans justification, insubordination, violences, vol, injures, harcèlement, divulgation d’informations confidentielles, etc.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
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Mais attention : l’employeur doit prouver la gravité de la faute. Il ne peut pas s’appuyer uniquement sur une appréciation subjective ou une simple erreur de jugement.
Pour être considéré comme légal, un licenciement pour faute grave doit respecter trois conditions cumulatives :
Si l’une de ces conditions est absente, le salarié peut engager une contestation. En pratique, de nombreuses décisions de licenciement sont annulées par les tribunaux faute d’éléments suffisants ou à cause d’une procédure bâclée.
Un salarié peut contester un licenciement pour faute grave devant le conseil de prud’hommes, dans un délai de 12 mois à partir de la rupture du contrat.
Plusieurs situations peuvent justifier une contestation :
Le salarié peut se faire accompagner d’un avocat ou d’un défenseur syndical pour constituer un dossier solide : contrats, emails, témoignages, documents internes, historiques disciplinaires…
Si les prud’hommes estiment que le licenciement est sans cause réelle et sérieuse, ou que la faute grave n’est pas établie, plusieurs issues sont possibles :
👉 En 2023, selon la Dares, plus de 1 600 décisions de licenciement pour faute grave ont été invalidées chaque mois par les conseils de prud’hommes, faute de justification solide.
Voici les étapes à suivre si vous voulez faire valoir vos droits après un licenciement pour faute grave :
Le conseil de prud’hommes statue après audience. La procédure dure généralement entre 6 et 12 mois, selon la complexité du dossier et la juridiction concernée.
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Contrairement à une idée reçue, le licenciement pour faute grave n’empêche pas l’accès à l’assurance chômage. Le salarié peut s’inscrire à Pôle emploi et percevoir l’ARE (allocation de retour à l’emploi), selon les règles classiques.
Seules les fautes lourdes avec intention de nuire à l’entreprise (vol organisé, sabotage, violence délibérée, etc.) peuvent parfois justifier une exclusion temporaire ou une suspension du droit à l’indemnisation. Mais même dans ce cas, un recours est possible auprès de France Travail.