D’ici la fin de l’année 2025, les tickets restaurants au format papier tireront définitivement leur révérence. Déjà délaissés par une majorité d’usagers, ils seront remplacés par des versions numériques plus adaptées aux usages actuels. Si cette transition semble logique au regard des tendances, elle n’est pas sans conséquences pour les entreprises, les salariés et les commerçants. Entre enjeux logistiques, considérations environnementales et changements d’habitudes, cette suppression marque la fin d’une époque et le début d’une nouvelle organisation dans la gestion des avantages salariés.
Le retrait progressif des tickets restaurants papiers répond à une volonté de modernisation du dispositif. Utilisés massivement il y a encore une décennie, ils représentent aujourd’hui moins d’un tiers des transactions. L’usage numérique s’est imposé dans les habitudes, en grande partie pour des raisons de simplicité et d’efficacité.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleLe format papier impose de multiples contraintes aux entreprises : anticipation des commandes, stockage sécurisé, distribution physique aux collaborateurs, suivi administratif fastidieux. Ces étapes mobilisent des ressources importantes et sont sources d’erreurs, de pertes ou de retards. Du point de vue des bénéficiaires, le papier manque de souplesse : paiement approximatif, risque d’oubli, chèques endommagés ou périmés.
Les commerçants eux aussi préfèrent désormais éviter ce support. Sa gestion est lourde : collecte manuelle, renvoi postal, risques de vol ou de falsification, délais de remboursement parfois étendus et frais de traitement supplémentaires. Autant de raisons qui expliquent la tendance au refus croissant de ces titres par les établissements de restauration et les commerces alimentaires.
Les titres-restaurant dématérialisés répondent mieux aux besoins actuels. Ils permettent de payer au centime près, d’accéder à son solde en temps réel, de gérer les plafonds de dépenses automatiquement, et d’éviter la manipulation de papier. L’usage est plus rapide, sécurisé, et facile à intégrer dans la routine quotidienne des salariés.
Pour les employeurs, ces solutions numériques allègent les processus internes : plus besoin de gérer des stocks physiques, ni d’organiser la distribution mensuelle. La transition vers le digital permet également un suivi plus précis, une meilleure traçabilité, et une gestion plus fluide des avantages sociaux au sein des ressources humaines.
La suppression du support papier s’explique aussi par un souci de durabilité. Produire, livrer et gérer des millions de carnets papier implique une consommation importante de ressources : papier, encre, enveloppes, transport, etc. Sans compter les déchets générés par les chèques non utilisés ou arrivés à expiration.
Les livraisons régulières, parfois effectuées par avion pour des zones éloignées, contribuent fortement aux émissions de CO₂. Cette logistique n’est plus compatible avec les engagements environnementaux croissants des entreprises. Le numérique, bien qu’imparfait sur ce plan, permet de réduire certains de ces impacts.
Néanmoins, les cartes titres-restaurant posent aussi des questions environnementales : fabrication à base de plastiques et métaux rares, livraisons fréquentes, renouvellements en cas de perte, et surtout absence de filière claire de recyclage. Une fois expirées ou inutilisées, elles rejoignent souvent les déchets non triés, alourdissant l’empreinte écologique de ce dispositif.
La montée en puissance des solutions dématérialisées n’est pas récente. Depuis 2022, la majorité des titres-restaurant sont déjà utilisés sous forme numérique. En 2025, environ 70 à 80 % des transactions sont effectuées via des cartes, des applications mobiles ou d’autres moyens dématérialisés.
Ces solutions sont désormais perçues comme standards. Elles s’intègrent parfaitement aux habitudes de consommation modernes, notamment grâce à la généralisation du paiement sans contact et au développement des applications de gestion de solde. Des innovations permettent même l’utilisation des titres via la carte bancaire personnelle du salarié, avec une détection automatique de la part de l’achat éligible, renforçant encore la fluidité de l’expérience utilisateur.
Malgré cette évolution, le papier reste présent dans certaines structures. On le retrouve dans de petites entreprises, dans des secteurs peu numérisés, ou auprès de salariés peu à l’aise avec les outils numériques. Ces cas sont de plus en plus marginaux, mais ils existent encore.
Le maintien du papier peut aussi s’expliquer par une perception de liberté : possibilité de prêter les tickets à un proche, contrôle moins strict, absence de traçabilité précise. Certains utilisateurs y trouvent une forme de souplesse qui disparaît avec les formats numériques. Toutefois, cette réalité tend à s’effacer sous l’effet de la modernisation des pratiques et des incitations à la transition.
La suppression définitive des tickets restaurants papier interviendra à la fin de l’année 2025. Cette échéance a été confirmée à plusieurs reprises par les autorités gouvernementales, et les entreprises sont désormais appelées à finaliser leur transition dans les mois à venir.
La disparition du papier s’inscrit dans une dynamique cohérente avec les usages déjà en place. Elle reflète l’évolution des modes de consommation, l’essor du numérique dans le monde professionnel, et une volonté collective de simplifier les dispositifs de gestion sociale. Cette transition, bien que techniquement avancée, devra toutefois s’accompagner d’un soutien adapté pour les publics les plus éloignés du digital.