Les titres-restaurant , plus connus sous l’appellation de ticket restaurant, ne sont pas réservés aux seuls salariés. Certains dirigeants d’entreprise peuvent eux aussi en bénéficier, sous conditions. Mais cette possibilité dépend de la forme juridique de l’entreprise, du statut du dirigeant, et de la manière dont il est rémunéré. Pour éviter tout redressement URSSAF, il est indispensable de distinguer les cas ouverts aux dirigeants non salariés et ceux qui ne le permettent pas.
Le cas des dirigeants assimilés salariés concerne notamment les présidents de SAS ou de SASU, ainsi que les directeurs généraux et mandataires sociaux bénéficiant d’une rémunération soumise aux cotisations du régime général. Ces profils, bien qu’exclus du Code du travail, sont affiliés à la sécurité sociale comme les salariés.
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Lire l'articleÀ ce titre, ils peuvent percevoir des titres-restaurant, sous réserve de remplir les conditions classiques : jours de travail effectif, pause méridienne, absence de restauration d’entreprise. La participation employeur à l’achat de ces titres bénéficie alors des mêmes exonérations sociales que pour un salarié, dans la limite du plafond URSSAF (7,18 € par titre en 2025).
Les dirigeants non salariés affiliés au régime des indépendants (SSI), comme les gérants majoritaires de SARL, les entrepreneurs individuels ou les associés gérants de SNC, ne peuvent pas bénéficier des titres-restaurant avec les mêmes conditions d’exonération sociale que les salariés.
Dans ces cas, l’attribution de titres-restaurant est considérée comme un avantage personnel non déductible, et ne donne pas droit à l’exonération de charges. Si le gérant en commande pour lui-même, la dépense est généralement requalifiée en avantage en nature soumis à cotisations sociales, ou en charge non déductible fiscalement.
Il est toutefois possible pour ces dirigeants de financer eux-mêmes des titres-restaurant via leur rémunération nette, sans participation de l’entreprise. Cette pratique n’ouvre aucun avantage social ni fiscal, mais peut être utilisée pour des raisons pratiques de gestion.
Si un dirigeant assimilé salarié souhaite bénéficier des titres-restaurant, il doit respecter les mêmes contraintes que le reste du personnel :
Le dirigeant ne peut pas bénéficier d’un régime plus avantageux que celui appliqué aux collaborateurs, au risque d’être exposé à un contrôle URSSAF.
L’URSSAF distingue clairement les dirigeants salariés des dirigeants non salariés. Pour les premiers, le dispositif est ouvert sous réserve de respecter les plafonds et les conditions d’attribution. Pour les seconds, les titres-restaurant sont assimilés à une distribution de revenu personnel, soumis à charges ou non déductible.
En cas de contrôle, si des titres-restaurant ont été attribués à un gérant non salarié sans contrepartie claire ni traitement en paie, l’entreprise s’expose à une requalification en avantage en nature, voire en abus de bien social dans les cas extrêmes.
Pour les dirigeants non salariés exclus du régime des titres-restaurant, d’autres solutions existent pour compenser l’absence de cet avantage :
La question des titres-restaurant pour les dirigeants ne peut être tranchée qu’à la lumière du statut juridique et social du bénéficiaire. En cas de doute, il est recommandé de formaliser les règles dans une note interne ou de consulter un expert-comptable ou un avocat spécialisé en droit social.