Le paysage des banques en ligne françaises connaît un profond bouleversement en 2025. Deux acteurs emblématiques, Ma French Bank et OnlyOne, annoncent l’arrêt de leurs activités. Un revers qui témoigne des limites d’un modèle 100 % numérique, pris entre exigences de rentabilité et concurrence forte. Retour sur les raisons de ces fermetures et leurs conséquences pour les clients.
Lancée en 2019 par La Banque Postale, Ma French Bank avait pour ambition de séduire une clientèle jeune et connectée avec une offre bancaire 100 % mobile. Malgré une stratégie de communication soutenue et un démarrage prometteur avec 700 000 clients, la néobanque ne parvient pas à atteindre l’équilibre financier attendu.
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Lire l'articleLe modèle économique de Ma French Bank s’est heurté à des coûts d’exploitation élevés et à une offre jugée trop restreinte. Cette combinaison a nui à la fidélisation des utilisateurs, qui n’ont pas trouvé de réponse durable à leurs besoins bancaires. Face à cette impasse, La Banque Postale a pris la décision, dès juin 2024, d’annoncer une fermeture progressive en 2025, dans le cadre d’un recentrage de ses priorités stratégiques.
Créée en 2021, OnlyOne se positionnait comme une néobanque engagée sur les enjeux environnementaux. Sa promesse : une gestion bancaire éthique, orientée vers la réduction de l’empreinte carbone et la consommation responsable.
Malgré un positionnement en phase avec les attentes d’une partie du public, OnlyOne n’a pas su convaincre à grande échelle. Avec seulement 3 000 clients à son actif — loin des 10 000 nécessaires pour maintenir ses activités —, la start-up n’a pas pu survivre dans un univers concurrentiel intense. Elle a été placée en liquidation judiciaire en février 2025, mettant un terme à une aventure courte mais symbolique des limites rencontrées par les projets bancaires alternatifs.
La fermeture de Ma French Bank et d’OnlyOne s’inscrit dans un contexte déjà marqué par celle d’Orange Bank en 2023, qui affichait des pertes cumulées proches d’un milliard d’euros. Ces événements soulignent les difficultés structurelles des banques numériques : coûts d’acquisition élevés, dépendance à une croissance rapide, et pression permanente pour atteindre une rentabilité difficile à garantir.
Le marché bancaire en ligne, bien que prometteur, reste dominé par des acteurs traditionnels disposant de ressources plus solides. Les initiatives récentes, aussi innovantes soient-elles, peinent à se maintenir si elles ne disposent pas d’un soutien financier conséquent ou d’un modèle économique résilient.
Les utilisateurs de Ma French Bank et OnlyOne ne sont pas laissés sans solution. La Banque Postale accompagne ses anciens clients dans un processus de transfert vers ses offres bancaires traditionnelles, à travers un parcours dédié et un soutien personnalisé.
Concernant OnlyOne, les clients — en majorité des structures professionnelles — doivent désormais se rapprocher du liquidateur judiciaire pour organiser la récupération de leurs avoirs. Une démarche encadrée, mais plus complexe, qui reflète la fragilité de certaines initiatives bancaires face aux contraintes du marché.
Dans cet écosystème instable, quelques acteurs spécialisés comme Green-Got et Helios parviennent à tirer leur épingle du jeu, grâce à une communication mieux ciblée et des partenariats avec des ONG. Leur progression repose toutefois sur l’engagement fort de leurs utilisateurs, ce qui limite leur développement à plus grande échelle.
À l’avenir, seules les structures alliant innovation, communication stratégique et solidité financière pourraient espérer durer. Ces fermetures successives rappellent la nécessité, pour les consommateurs, de comparer régulièrement les offres et de rester attentifs à la viabilité des services qu’ils choisissent.