Chaque mois, des milliers de chômeurs disparaissent des listes de France Travail, non pas parce qu’ils ont trouvé un emploi, mais parce qu’ils ont été radiés. Cette sanction administrative a des conséquences profondes sur leur quotidien. Quelles sont les raisons de ces radiations et quel est le sort de ces individus une fois exclus du système ? Une récente étude de la DARES nous éclaire sur ces questions cruciales.
L’essentiel à retenir
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Lire l'articleEn France, chaque mois, environ 55 000 chômeurs sont radiés de France Travail. Ces radiations ne résultent pas d’une amélioration de leur situation professionnelle, mais découlent souvent de sanctions administratives. Les raisons les plus fréquentes incluent une absence de réponse à une convocation, représentant 62 % des cas, une recherche d’emploi jugée insuffisante (35 %), et la fraude (3 %). En conséquence, ces personnes voient leurs allocations chômage suspendues, ce qui peut aggraver leur situation économique déjà précaire.
L’étude de la DARES révèle que la radiation de France Travail complique l’accès à l’emploi. Un mois après leur exclusion, seuls 31 % des radiés parviennent à retrouver un emploi salarié, comparé à 48 % pour l’ensemble des sortants de France Travail. Cette situation pousse de nombreux radiés vers le Revenu de Solidarité Active (RSA), qui voit son taux de recours doubler parmi eux trois mois après leur radiation.
Les données de la DARES fournissent également un aperçu des caractéristiques des radiés. Ces derniers sont majoritairement des hommes (61 %), une proportion qui contraste avec les chômeurs non sanctionnés. De plus, les jeunes de moins de 25 ans représentent 28 % des radiés, et seuls 5 % possèdent un diplôme de niveau Bac+3 ou supérieur, contre 15 % parmi les autres chômeurs inscrits. Ces personnes vivent souvent seules, sans enfant, et sont plus nombreuses dans les quartiers prioritaires.
Paradoxalement, les radiés pour fraude, tels que la dissimulation d’une activité professionnelle, semblent mieux s’en sortir sur le marché du travail. Un mois après leur radiation, 70 % d’entre eux occupent un emploi salarié. Cela s’explique par le fait que beaucoup d’entre eux travaillaient déjà de manière non déclarée avant leur radiation, ce qui facilite leur retour à l’emploi officiel.
France Travail, anciennement connu sous le nom de Pôle emploi, joue un rôle central dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi en France. Avec la mise en place de nouvelles sanctions depuis juin 2025, l’organisme cherche à renforcer l’engagement des chômeurs dans leur recherche d’emploi. Cependant, les données actuelles mettent en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés ceux qui sont radiés, soulignant la complexité de leur réintégration sur le marché du travail.