Meta face à l’UE : le modèle « payer ou consentir » (Pay or okay) sous pression réglementaire

Meta face à l’UE : le modèle « payer ou consentir » (Pay or okay) sous pression réglementaire

Alors que la tension monte entre Meta et la Commission européenne, le géant des réseaux sociaux semble camper sur sa position face aux exigences du Digital Markets Act (DMA). Une stratégie qui pourrait bientôt lui coûter cher, tant sur le plan financier que réglementaire. Voici les éléments clés pour comprendre les implications de cette confrontation.

Le modèle « payer ou consentir » de Meta remis en cause

Depuis novembre 2023, Meta propose aux utilisateurs européens un choix entre payer un abonnement ou accepter le suivi publicitaire fondé sur leurs données personnelles. Ce système, appelé « payer ou consentir », a rapidement suscité la vigilance des autorités européennes.

Entretien d'embauche : connaissez-vous le test du sel et poivre ?

Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.

Lire l'article

Selon la Commission européenne, cette approche enfreint les règles du DMA, qui visent à encadrer les pratiques des géants du numérique pour garantir un marché plus équitable. En avril, cette infraction a conduit à une amende de 200 millions d’euros, couvrant la période allant de l’introduction du modèle jusqu’à novembre 2024.

Meta refuse d’apporter des modifications supplémentaires

Malgré les avertissements de Bruxelles, Meta n’envisage aucun ajustement additionnel à son modèle, sauf si un changement de circonstances venait à s’imposer. Cette position ferme pourrait exposer l’entreprise à de nouvelles poursuites antitrust et à des amendes quotidiennes pouvant atteindre 5 % de son chiffre d’affaires mondial moyen.

Des sources proches du dossier estiment que de nouvelles accusations européennes devraient être annoncées dans les semaines à venir, suivies de sanctions financières dès la fin du mois de juin. Ce bras de fer pourrait marquer une étape décisive dans l’application du DMA face aux pratiques des grandes plateformes.

La réaction de Meta face aux critiques de la Commission européenne

Meta continue d’affirmer que son offre respecte les exigences du DMA. Selon l’entreprise, les options proposées aux utilisateurs européens dépassent les obligations réglementaires prévues. Le groupe estime également que son modèle d’affaires fait l’objet d’un traitement discriminatoire de la part des autorités européennes.

En novembre 2024, Meta avait procédé à un ajustement de son système de publicité ciblée, limitant l’exploitation des données personnelles. Une modification jugée insuffisante par la Commission, qui a maintenu sa position critique vis-à-vis du modèle économique du groupe américain.

Vers une confrontation prolongée entre Meta et l’UE

Le différend entre Meta et Bruxelles illustre les tensions croissantes entre les régulateurs européens et les grandes entreprises technologiques. Le DMA, qui impose une série d’obligations aux « gatekeepers » du numérique, représente un changement structurel dans la régulation du marché.

La Commission européenne entend utiliser tous les outils à sa disposition pour garantir le respect de ces nouvelles règles, y compris par le biais de sanctions économiques dissuasives. Meta, de son côté, semble prêt à défendre sa stratégie, quitte à affronter les conséquences juridiques et financières.

Ce bras de fer, dont l’issue reste incertaine, pourrait servir de test grandeur nature pour l’application du DMA et l’autorité de la Commission sur les grandes plateformes numériques.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *