La rumeur court depuis novembre 2024 dernier, mais le projet semble s’accélérer. En effet, OpenAI s’apprête à bouleverser l’écosystème des navigateurs internet avec le lancement imminent d’un navigateur web alimenté par l’intelligence artificielle. Pensé comme une alternative directe à Google Chrome, ce nouveau produit pourrait transformer la façon dont les utilisateurs naviguent en ligne et redéfinir l’équilibre du pouvoir entre les géants de la technologie.
Le navigateur développé par OpenAI s’appuie sur l’IA générative pour offrir une expérience de navigation interactive et personnalisée. Il ambitionne de déplacer une partie de la navigation web traditionnelle vers une interface de type ChatGPT, où les utilisateurs interagissent directement avec une intelligence artificielle au lieu de cliquer à travers plusieurs pages web.
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Lire l'articleCette approche permettrait à OpenAI de se différencier radicalement de Chrome, en retenant les utilisateurs dans un environnement conversationnel intégré. Ce navigateur serait capable de réaliser des actions concrètes pour l’utilisateur, comme remplir automatiquement des formulaires ou réserver un service en ligne.
Avec cette initiative, OpenAI vise une place centrale dans l’usage numérique quotidien, en intégrant plus profondément ses outils dans la vie personnelle et professionnelle des utilisateurs.
Le développement d’un navigateur propre permettrait à OpenAI d’avoir un accès direct aux données de navigation de ses utilisateurs. Contrairement à un simple plug-in intégré à un autre navigateur, ce modèle assure un contrôle total sur la collecte et l’exploitation de ces informations, essentielles pour entraîner et améliorer les systèmes d’intelligence artificielle.
Pour Google, cela représente une menace potentielle : Chrome, utilisé par plus de trois milliards de personnes, est une source cruciale de données pour sa régie publicitaire. Ces données permettent à Alphabet de mieux cibler ses annonces et de générer une part importante de ses revenus. Un navigateur concurrent capable de capter cette précieuse information affaiblirait un pilier stratégique du modèle économique de Google.
Selon des sources proches du dossier, le navigateur d’OpenAI repose sur Chromium, le code source libre à l’origine de Google Chrome. Ce choix technique est déjà adopté par plusieurs navigateurs concurrents, comme Microsoft Edge ou Opera. Il permet de garantir une compatibilité optimale avec les standards du web tout en offrant la liberté de personnalisation nécessaire à l’intégration de fonctionnalités avancées basées sur l’IA.
OpenAI a par ailleurs renforcé ses équipes en recrutant deux anciens vice-présidents de Google, ayant participé au développement initial de Chrome. Ces recrutements témoignent de l’ambition d’OpenAI de rivaliser à armes égales avec les plus grands noms du secteur.
Le marché des navigateurs propulsés par l’IA connaît une accélération. D’autres entreprises comme Perplexity, The Browser Company ou Brave ont déjà lancé des produits similaires, capables d’exécuter des actions à la place de l’utilisateur ou de résumer automatiquement des pages web.
Face à ces évolutions, OpenAI entend se démarquer par l’intégration de ses propres agents intelligents, comme Operator, capables de gérer des tâches complexes en ligne de manière autonome. Avec plus de 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT et 3 millions d’abonnés professionnels, l’entreprise dispose d’une base solide pour étendre l’adoption de son navigateur.
Après avoir révolutionné le secteur de l’IA avec le lancement de ChatGPT en 2022, OpenAI cherche désormais à diversifier ses activités. En mai, l’entreprise a annoncé son entrée dans le secteur du matériel avec l’acquisition de la startup io pour 6,5 milliards de dollars, fondée par l’ancien designer d’Apple, Jony Ive.
Le lancement d’un navigateur complet s’inscrit dans cette logique d’expansion, en reliant l’intelligence artificielle à une utilisation quotidienne et généralisée du web. En prenant le contrôle de ce point d’entrée central, OpenAI pourrait transformer radicalement la manière dont les internautes interagissent avec le contenu numérique.
Si le pari d’OpenAI se concrétise, cela pourrait remettre en question la domination de Google sur le marché des navigateurs. L’entreprise américaine, sous la direction de Sam Altman, semble déterminée à imposer son modèle d’interaction fondé sur l’IA dans tous les aspects de la vie numérique.
Le défi reste de taille : Chrome détient plus des deux tiers du marché mondial, selon StatCounter. Mais l’évolution des usages, les préoccupations sur la protection des données et l’efficacité des agents intelligents pourraient inciter de nombreux utilisateurs à migrer vers une alternative plus personnalisée et centrée sur leurs besoins.