Un licenciement pour inaptitude survient lorsque le médecin du travail juge qu’un salarié n’est plus en mesure d’occuper son poste, que ce soit pour des raisons physiques ou mentales. Cette situation, souvent lourde de conséquences personnelles et professionnelles, implique plusieurs étapes et ouvre droit à des protections spécifiques pour le salarié concerné.
La procédure débute toujours par une évaluation médicale en entreprise, généralement après un arrêt prolongé ou une déclaration de problème de santé. C’est le médecin du travail, et non l’employeur, qui statue sur l’inaptitude.
Lors d’un entretien d’embauche, chaque détail compte, même du sel ou du poivre posé sur la table. On vous explique en quoi ça consiste, et comment le réussir.
Lire l'articleDeux cas sont possibles :
Dans les deux cas, le médecin doit formellement établir l’inaptitude par écrit, à l’issue d’un examen médical (voire deux, espacés de 15 jours, sauf en cas d’urgence ou de dispense). Il peut aussi émettre des recommandations sur des aménagements ou un reclassement possible.
Avant toute rupture de contrat, l’employeur est tenu de chercher un poste de reclassement compatible avec les capacités du salarié, même en modifiant certaines conditions du contrat (lieu, horaires, tâches allégées…).
Cette obligation concerne :
L’employeur doit justifier l’impossibilité de reclassement (poste inexistant, refus du salarié, impossibilité d’adaptation…). En cas d’inaptitude d’origine professionnelle, le salarié n’est pas obligé d’accepter une modification de contrat.
Si aucun reclassement n’est possible, l’entreprise peut engager une procédure de licenciement pour inaptitude. Celle-ci respecte les étapes classiques :
La lettre doit mentionner l’inaptitude et la tentative de reclassement. Le licenciement doit intervenir dans un délai d’un mois après l’avis d’inaptitude. Passé ce délai, l’employeur doit reprendre le versement du salaire jusqu’à la rupture effective du contrat.
Les droits varient selon l’origine de l’inaptitude :
Si elle est d’origine non professionnelle :
Si elle est d’origine professionnelle :
💡 L’indemnité spéciale ne s’applique que si le salarié n’a pas refusé un reclassement jugé raisonnable.
Dès la rupture du contrat, le salarié peut s’inscrire à Pôle emploi, même s’il perçoit des indemnités de licenciement. Le délai de carence est variable selon le montant des sommes perçues, sauf en cas d’inaptitude liée au travail, où l’indemnisation débute sans différé.
L’allocation est calculée comme pour tout licenciement, selon le salaire moyen des derniers mois. La durée d’indemnisation dépend de l’âge et du parcours professionnel.
Si le salarié estime que la procédure a été mal menée, ou que l’employeur a éludé son obligation de reclassement, un recours est possible devant le conseil de prud’hommes. Cela peut concerner :
Le salarié peut aussi saisir l’inspection du travail ou solliciter un accompagnement syndical pour mieux comprendre ses droits et organiser sa défense.
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Un licenciement pour inaptitude ne met pas fin à un parcours professionnel. Des dispositifs existent pour faciliter le retour à l’emploi ou la reconversion :
Le salarié peut également solliciter une prise en charge par la CPAM s’il est en incapacité longue ou en attente d’une orientation vers l’invalidité.